Au-delà de la prostitution sous contrainte

Un site dédié à l'actualité du proxénétisme et de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle

vendredi 27 mai 2011

Hérault : Les réseaux de la prostitution roumaine s’arrêtaient à Béziers


EMMANUELLE BOILLOT, 27/05/2011, 06 h 00
Le 22 février 2009, une prostituée de nationalité bulgare vient déposer une plainte à la gendarmerie de Capestang. Elle exerce son métier sur la route de Narbonne et elle a fait l’objet de menaces de la part d’un homme qui voulait qu’elle travaille pour lui. Lors de sa déposition, elle signale l’arrivée de jeunes femmes, originaires de l’Europe de l’Est, déposées par des hommes. Les gendarmes mènent l’enquête et identifient 29 personnes étant liées à la prostitution.
Hier matin, ils étaient tous convoqués au tribunal pour répondre des chefs de proxénétisme ou de racolage. Neuf sont arrivés de différents centres pénitentiaires de la région (Nîmes, Carcassonne, Perpignan et Béziers). Les autres avaient été placés sous contrôle judiciaire ou comparaissaient libres.
Très peu parlent français, quatre interprètes ont été nécessaires. La présidente Claire Ougier a pris le temps d’entendre chacun des prévenus. L’enquête ayant fait apparaître qu’il y avait trois réseaux autour de ces prostituées. Deux avaient leurs résidences principales rue Guilhemon à Béziers, et le dernier rue Berlioz, dans le même quartier. La “tête pensante” du premier a pris la fuite avec “ses filles” en Roumanie. Le deuxième est aussi mené par un Roumain qui, avec l’aide de sa compagne, elle-même ex-prostituée, hébergeait cinq jeunes femmes. À la barre, il explique qu’elles étaient toutes consentantes et qu’elles exerçaient déjà en Roumanie. Ce que la plupart confirment, "c’est moins dur en France". Son frère est soupçonné d’avoir joué les rabatteurs au pays et touché des mandats. Ce qu’il dément à l’audience.
Autour d’eux, il y a les chauffeurs qui accompagnaient et ramenaient les filles. Ils reconnaissent les faits. Et puis, un conducteur de bus sur une ligne internationale, qui transportait les jeunes femmes depuis la Roumanie jusqu’à Béziers, et qui s’arrêtait sur l’aire d’autoroute de Montblanc, spécialement pour les passagères attendues par les chauffeurs. Mais, à l’audience, il a assuré qu’il ne savait rien sur les activités de ces dames. Et qu’il était normal, dans son pays, d’avoir les téléphones privés des clients pour les réservations et leur donner l’heure d’arrivée.
Le dernier réseau, celui de la rue Berlioz, a été dénoncé par ceux de la rue Guilhemon avec une certaine appréhension, perceptible à l’audience. La compagne du supposé chef a également déclaré aux enquêteurs qu’elle allait récupérer, dans la rue voisine, l’argent de la protection et du droit de placement des filles. À la barre, elle est revenue sur cette version en déclarant : "Je l’ai dit, mais c’est des mensonges." Son compagnon, lui, conteste tout, malgré les témoignages. Il dit vivre de la ferraille.
Suite des débats, aujourd’hui.

mardi 24 mai 2011

Paris: le hammam cachait une maison de passe


Publié le 26-05-11 à 19:50  
PARIS (AP) — Six personnes sont en garde à vue dans le cadre d'une enquête portant sur un hammam à Paris (XVIIIe arrondissement) où exerçaient des prostituées, a-t-on appris jeudi auprès de la Préfecture.
Depuis septembre dernier, la brigade de répression du proxénétisme (BRP) enquêtait sur cet établissement réservé aux hommes. Au fil des investigations et des surveillances, les policiers repéraient des femmes qui se prostituaient. "Elles devaient reverser 50 euros quotidiennement à une femme de 36 ans chargée de l'organisation de cette activité 'annexe' et du recrutement du personnel", indique la Préfecture. "Les revenus journaliers de l'établissement étaient évalués à 6.000 euros".
Les 24 et 25 mai, cinq hommes âgés de 23 à 62 ans et la gérante de l'établissement, soupçonnés de proxénétisme, étaient interpellés. Les perquisitions des différents domiciles ont permis de saisir près de 26.000 euros. Quatre prostituées ont confirmé les faits, indique encore la Préfecture. AP

lundi 23 mai 2011

La mafia européenne : cinq nouvelles tendances

L’avant-garde de la criminalité organisée est moderne et mondialisée. Au niveau européen, le crime élevé au rang de système n’est plus seulement un phénomène marginal concernant uniquement l’Italie et appelé « mafia ». Les holdings du crime ont étendu leurs tentacules à travers toute l’Europe, parlent plusieurs langues et profitent du retard législatif de l’Europe. Eclairage en cinq points.


1) La mafia italienne a ses disciples

L’événement emblématique fut le massacre de Duisburg en 2007. L’Europe s’est rendu compte que les mafias ressemblaient toujours plus à des entreprises transnationales gérant des biens et des services. Trafic de drogue, prostitution, traite d’êtres humains, contrefaçon de biens et de monnaie constituent les activités principales des nouveaux criminels des 27 pays de l’UE. Le «Global Risk Report 2011 » parrainé par le Forum économique mondial relève le chiffre d’affaires imposant de 311 milliards d’euros. Sa répartition peut surprendre : près du 80% de ces trafics sont concentrés en Espagne (90,1 milliards), en Italie (81,5 milliards) et au Royaume-Uni (45,2 milliards). Les organisations criminelles opérant dans d’autres pays, en particulier dans les Balkans et les pays de l’Est, s’inspirent de plus en plus du modèle criminel mafieux italien basé sur l’extorsion, la menace, la corruption et le contrôle des marchés et du territoire en général.

2) Les cinq routes du crime organisé en Europe

Selon la dernière estimation d’EUROPOL sur la menace du crime organisé dans l’Union (European Organised Crime Threat Assessment, 2011), on peut tracer une carte de « l’Europe du crime » et de son économie parallèle. La police européenne a identifié les 5 centres logistiques principaux (« hub ») du crime organisé, nommés selon leurs coordonnées géographiques : Pays Bas-Belgique (Nord-Ouest), Républiques Baltiques (Nord-Est), Sud de l’Espagne-Portugal (Sud-Ouest), Sud de l’Italie (Sud) et enfin Bulgarie-Roumanie-Grèce (Sud-Est). C’est précisément ce dernier qui a connu récemment le développement le plus grand grâce à la consolidation des trafics le long de voie de la Mer Noire, à la prolifération des routes des Balkans et à l’augmentation de l’immigration illégale depuis la Grèce.

3) Un réseau informel mondialisé et pluriethnique

Le rapport a particulièrement mis en évidence la fluidité caractérisant l’activité des organisations criminelles européennes. Celles-ci sont prêtes non seulement à mettre sur pied des réseaux pluriethniques (lorsque les routes de la criminalité traversent plusieurs pays), mais également à diversifier leurs activités, comme le font les trafiquants de drogue qui fabriquent de la fausse monnaie pour s’autofinancer. Il faut souligner, toutefois, le rôle crucial des organisations criminelles extracommunautaires promouvant toutes sortes de trafics illicites vers l’Europe : de celui de drogue (géré principalement par des groupes d’Afrique de l’Ouest et d’Albanie) à la traite d’êtres humains (alimentée par des groupes nigérians et chinois). Avec leurs activités, ces organisations ne minent pas seulement l’économie saine du Vieux Continent (déjà éprouvée par la crise économique) mais constituent également une menace pour les principes fondateurs mêmes de l’Union européenne qui s’est engagée à créer un « espace de liberté, sécurité et justice ».

4) L’UE est à la traîne

Dans le domaine de la sécurité, l’UE a surtout mis l’accent sur la lutte contre le terrorisme ces dernières années, peinant à cerner le phénomène moins visible et moins flagrant de la criminalité organisée de type mafieux. Dans le rapport EUROPOL, le mot « mafia », dans sa version adjectivale anglaise (« mafia-type »), n’est cité que deux fois, le terme plus général de «italian criminal group » lui ayant été préféré. L’Italie est certainement le pays connaissant le mieux et depuis plus longtemps le crime organisé, à tel point qu’elle s’est dotée d’une législation d’avant-garde dans ce domaine. Les groupes criminels du Sud de l’Italie à eux seuls sont considérés par EUROPOL comme un « hub » spécifique du crime, alors que les quatre autres «hub » regroupent chacun plusieurs pays. La mafia italienne participe à large échelle à la contrefaçon de monnaie, au trafic d’armes et de drogue, à la gestion de l’immigration clandestine et au trafic illicite de déchets toxiques vers les pays de l’Est ou d’Afrique. C’est ainsi que l’appel le plus pressant pour que l’UE s’engage dans une lutte efficace contre les mafias ainsi que les premiers résultats émanent de l’Italie.

5) Trouvez de nouveaux instruments de lutte

A la suite d’une entrevue avec le prêtre anti-mafia italien Don Ciotti, la Commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, a promis qu’en 2011 l’Union se doterait de normes spécifiques pour la confiscation et la réutilisation des biens du crime organisé. En outre, la Commissaire a chargé la députée européenne Rita Borsellino (sœur de Paolo Borsellino, juge italien assassiné par la mafia sicilienne) de rédiger le rapport « Stratégie de sécurité interne de l’Union européenne ». Mais les difficultés ne sont pas moindres : le crime organisé (en particulier celui de type mafieux) devient toujours moins violent et toujours plus « affairiste » et, par conséquent, requiert ainsi des instruments de lutte plus subtils dont l’Europe ne dispose pas encore (en Italie, il existe des crimes spécifiques tels que « association mafieuse » ou « responsabilité externe à une association mafieuse » que d’autres pays n’ont pas implanté dans leur système pénal). Enfin, certains pays comme la Grande Bretagne posent des limites sévères à toutes les mesures restreignant la liberté personnelle et la protection de la vie privée.

http://www.cafebabel.fr/article/37678/la-mafia-europeenne-cinq-nouvelles-tendances.html

PAR GABRIELE DI BELLA @ TRADUCTION : DAISY MAGLIA @

samedi 14 mai 2011

Cinq ans de prison pour le proxénète


Déjà condamné à quinze ans de prison en janvier par la cour d’assises de l’Oise pour viols en réunion, John David,39 ans,comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Beauvais pour «proxénétisme aggravé » et « agression sexuelle ». Et l’audience fut mouvementée, le prévenu se retrouvant assez rapidement exclu pour avoir agressé verbalement le procureur. 
« Sa situation n’est pas simple, explique Me Crépin, avocat de la défense. Il se retrouve devant ce tribunal pour une autre procédure alors qu’il a déjà été jugé. Surtout que ce dossier ne tient pas sur le chapitre de l’agression sexuelle. Les faits de proxénétisme, il les reconnaît. L’agression sexuelle, non. Le ministère public explique que la victime n’était pas vraiment consentante. Il y a eu pénétration après cette soirée arrosée. Soit la jeune fille est consentante et c’est une relation normale entre deux adultes, soit elle ne l’est pas et c’est un viol et nous devons être devant les assises. Quant au proxénétisme aggravé, où sont les chaînes en or, les grosses voitures et la villa dans le Sud ? Mon client a gagné 200 € avec cette histoire ».
Les faits remontent à l’année 2006. John David, qui fut ambulancier mais aussi acteur de films X, prend en stop la jeune femme en question. Cette dernière est en proie à un différend familial et John David lui propose de l’héberger quelque temps. Dans la maison, elle rencontrera une autre jeune femme qui se prostitue déjà pour John David. Convaincue par l’opportunité de gagner « de l’argent facilement », la jeune femme se prostitue en passant une petite annonce sur Internet. Elle recevra ses clients dans un Hôtel de Beauvais.
L’instruction évoque également une soirée arrosée où elle cède contre son gré à John David, ce que ce dernier a toujours nié. « Vous avez vu ce qui arrive quand John David se met en colère, il fait peur, c’est un véritable ouragan, souligne le procureur. Encore plus quand ses proies sont des jeunes filles en délicatesse avec leur famille. A force d’être harcelées, elles cèdent. Il reconnaît le proxénétisme, c’est son mode de fonctionnement, mais pas l’agression sexuelle. On ne dit pas qu’il a violé mais qu’il a contraint cette jeune fille sans avoir son consentement total. » Et avant de requérir six ans de prison, le procureur rappelle que la victime « n’avait pas les moyens de résister ». Finalement John David sera reconnu coupable et condamné à cinq ans de prison ferme. http://www.leparisien.fr/abo-oise/cinq-ans-de-prison-pour-le-proxenete-14-05-2011-1449767.php


vendredi 13 mai 2011

Proxénètes et cambrioleurs présumés arrêtés


La police de Limoges interpelle des proxénètes, la gendarmerie arrête des hommes soupçonnés de cambriolages
Proxénétisme aggravé
3 hommes soupçonnés de proxénétisme et de violences aggravées, ainsi que 3 prostituées auteurs de violences ont été placés en garde à vue et présentés au Parquet. Toutes ces personnes issues de la communauté bulgare avaient été interpellées mercredi 11 mai au terme d' une enquête qui avait commencé en août 2010.

Les hommes sont tous trois de la même famille, le père âgé de 51 ans, son fils de 26 ans et un cousin de 32 ans. Les femmes sont des soeurs de 43, 37 et 23 ans. Les enquêteurs ont établi que les hommes dirigeaient un réseau de prostitution sur Limoges en faisant "travailler" 8 femmes qu'ils avaient fait venir de Bulgarie. Ce clan familial aurait, ou aurait fait commettre des violences sur d'autres prostituées pour les obliger à travailler pour lui ou libérer la place sur le trottoir.

80 vols et cambriolages
5 hommes soupçonnés d'avoir commis près de 80 vols et cambriolages  de maisons particulières ou de commerces ont été arrêtés cette même semaine par les gendarmes.Agés de 18 à 54 ans, ils opéraient depuis le début de l'année du côté de Saint Léonard de Noblat, Eymoutiers et Bujaleuf. Un butin d'un m3 d'objets très divers a été retrouvé.

Par Marie-France MANY
Publié le 13/05/2011