Au-delà de la prostitution sous contrainte

Un site dédié à l'actualité du proxénétisme et de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle

lundi 31 octobre 2011

Belgique: les enfants mendiants consentants ou non ?

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Les polices fédérale et locale ainsi que la Justice vont se pencher sur la présence en Belgique des mendiants roms, et plus particulièrement sur les enfants. Un groupe de travail a été chargé de déterminer si ces mineurs d'âge sont exploités et victimes de traite des êtres humains, écrit lundi De Morgen."Après des années de rumeurs sur les enfants exploités et les jeunes mendiants au service de clans, nous voulons clarifier les choses. Nous avons donc créé un groupe de travail", explique Wim Bontinck, chef de la cellule "Traite des êtres humains" de la police fédérale.

Première tentative d’approche du phénomène
Les premiers cas d'exploitation par des bandes de mendiants originaires d'Europe de l'Est ont été constatés il y a plus de dix ans. La constitution d'un groupe de travail par la police et la Justice est la première tentative d'approche de ce phénomène.

Punissable ou pas ?
L'an dernier, la cour d'appel de Gand avait estimé que mendier avec un enfant n'était pas punissable. "C'est cependant tout à fait punissable de pousser des enfants dans la rue pour qu'ils mendient", affirme Cédric Visart de Bocarmé, procureur-général auprès de la cour d'appel de Liège et président du groupe de travail.

PROXÉNÉTISME AU CARLTON : DES ÉLUS AURAIENT PARTICIPÉ AUX SOIRÉES COQUINES


Les élus locaux vont sans doute se regarder en chiens de faïence au prochain congrès des maires de France qui se tiendra à Paris du 22 au 24 novembre. Qui, parmi eux, est allé « s’encanailler » aux frais d’un groupe de BTP lors du dernier congrès ? La question se pose après l’intervention de M e Eric Dupont-Moretti avocat de David Roquet, salarié du groupe Eiffage, hier sur Europe 1. L’avocat affirme que des élus se sont laissé offrir des soirées coquines tarifées, payées par le géant du BTP.
Directeur de la société des Matériaux et Enrobés du Nord, filiale d’Eiffage, David Roquet a été mis en examen pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » et « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire du Carlton de Lille et écroué. Il aurait reconnu avoir financé et organisé des rencontres avec des prostituées, notamment à Washington avec Dominique Strauss-Kahn et le commissaire Jean-Christophe Lagarde. Son employeur a immédiatement décidé de le sanctionner avant de se constituer partie civile dans le dossier. L’avocat du groupe, M e Thierry Dalmasso, a cru bon de préciser qu’il y a « un code éthique chez Eiffage » et qu’il « n’a jamais été question de financer ce genre de choses ».

« ELUS COQUINS »
D’où la colère de Dupont-Moretti. Ce dernier accuse le groupe de « jouer des vierges effarouchées » et de financer depuis longtemps des soirées chaudes. « Mon client est salarié, dit-il. Il transmet des notes de frais de voyages payés par Eiffage. Au mieux, ils ont un mauvais comptable, au pire ils sont impliqués ». Le célèbre avocat enfonce le clou : « Si Eiffage veut qu’on lui rafraîchisse la mémoire, David Roquet est tout à fait disposé à le faire », dit-il. En rappelant que son client a fait des déclarations dans le même sens, deux jours plus tôt, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Douai. « Il y avait une réunion des maires de France, et puis une belle soirée parisienne payée par Eiffage. Quelques élus coquins souhaitaient s’encanailler dans les bars à hôtesse du coin. C’était payé, ça aussi. »

PROSTITUÉE DEVENUE RELIGIEUSE
Ainsi, peu à peu, les langues se délient. Et l’affaire du Carlton prend chaque jour une dimension nouvelle. Il y a actuellement huit personnes mises en examen pour proxénétisme aggravé dont trois dirigeants de l’hôtel Carlton de Lille, un commissaire de police, un avocat pénaliste lillois et trois dirigeants de sociétés. D’autres pourraient suivre. A condition que l’affaire ne soit pas étouffée comme le craignent déjà plusieurs avocats.
La Cour de cassation doit dire cette semaine si le dossier doit être dépaysé, comme l’a demandé le parquet général de Douai au nom de « l’impartialité et de la sérénité de la justice » puisqu’un policier et un avocat lillois sont mis en cause. Ce serait une façon de désavouer les juges qui instruisent sans parti pris cette délicate affaire et les services d’enquête qui connaissent très bien ce dossier. Le confier à de nouveaux magistrats et à de nouveaux enquêteurs reviendrait à le torpiller. « Si ma cliente ne trouve pas la même qualité d’écoute de la part des nouveaux enquêteurs, elle pourrait se taire », a menacé M e Gérard Laporte, avocat d’une prostituée devenue religieuse qui s’est constituée partie civile pour avoir accès au dossier.

DSK SUR PV
Depuis plusieurs semaines le nom de Dominique Strauss-Kahn est apparu sur les PV d’audition des enquêteurs. « Des factures correspondant à des billets d’avion et des hôtels portant la mention DSK seraient de l’ordre de 30.000 euros », révèle le JDD. Le patron de la police du département du Nord, Jean-Claude Menault est soupçonné d’avoir participé à un voyage à Washington avec DSK et plusieurs jeunes femmes. Il a été muté à Paris et incité à faire valoir ses droits à la retraite. L’ex-futur candidat à la présidentielle parle « d’insinuations malveillantes ». Il demande à être entendu. Affaire à suivre…

Marcel GAY

samedi 29 octobre 2011

Fermeture du Cité Wok à Verviers: manque de sécurité et suspicion de traite d'être humains

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Le 28 oct 2011

Le restaurant asiatique Cité Wok situé à Verviers a été fermé sur ordre du bourgmestre Claude Desama en raison d’un manque flagrant de sécurité mais également suite à une suspicion de traite d’êtres humains.
Selon le site laprovince.be, le rapport des pompiers met en évidence de graves manquements au niveau de la sécurité. En cas d’incendie, le peu de stabilité du plafond ainsi que l’absence de sortie de secours et d’extracteurs de fumée mettraient la vie des personnes présentes dans l’établissement en danger.
De plus, dix chambres de moins de 15 m² ont été découvertes dans l’immeuble. Ces chambres qui peuvent contenir 18 lits ont été aménagées dans un espace qui à l’origine devait abriter un bureau. Le personnel du restaurant y est hébergé dans des conditions déplorables. Il n’y a aucune fenêtre ni système de ventilation et les travailleurs n’ont accès qu’à une seule salle de bain et toilette.
Une enquête a été ouverte par l’auditorat du travail.

Destination „Quartier rouge”

28 octobre 2011
(...)
Sur les 56 demandes déposées entre juillet et août auprès de l’office cantonal de l’économie et du travail pour pratiquer «le plus vieux métier du monde», 55 provenaient de femmes hongroises. Pour Zurich, il s’agit d’un afflux sans précédent. Dans ce canton, cette activité est légale ; seul un permis de la part des autorités est nécessaire.
Cette statistique surprenante provient du géographe de l'Université de Berne, Sascha Finger, qui a étudié le phénomène et réalisé plus de 40 interviews auprèd des filles travaillant surtout dans le quartier Sihlquai de Zurich. "Pour la plupart des prostituées hongroises qui viennent en Suisse, il ne s'agit pas de traite d'êtres humains classique", a déclaré le chercheur pour le journal Sonntag. "Les femmes sont envoyées en Suisse par leur famille afin de gagner de l'argent", a expliqué Sascha Finger. Les souteneurs sont donc des frères, des oncles, des cousins ou même parfois leurs maris. "C'est pourquoi ces femmes ne se voient pas comme victimes d'un marché d'êtres humains", a-t-il constaté. L'une d'elles lui a expliqué: "mon mari ne peut pas se prostituer, c'est pourquoi je dois le faire. C’est notre dernière chance de gagner de l'argent".
Interviewée par le site Origo, Ágnes Földi, dirigeant l’Association des Travailleurs Sexuels, affirme que la plupart des filles n’ont même pas 18 ans, les lois suisses autorisant la prostitution à partir de l’âge de 16 ans. Le secrétaire d’État à l’intégration sociale, Zoltán Balogh est venu en Suisse au mois d’août pour attirer l’attention des législateurs sur les conséquences des lois et leur demander qu’ils augmentent la limite d’âge en matière de prostitution. Ayant signé la convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels l’année dernière, le gouvernement suisse, selon le site suissinfo.ch, a déjà suggéré de rendre la réglementation plus sévère.
Cependant, le phénomène n’est pas nouveau. Les prostituées hongroises affluaient déjà périodiquement dans certains pays, comme l’Italie ou l’Espagne. Depuis l’adhésion de la Suisse à l’espace Schengen en 2008, Zurich est devenue pour les protistuées une destination populaire. Ainsi, selon les documents américains sur la Hongrie publiés par Wikileaks, sur les 795 prostituées immigrant en Suisse, 300 étaient d’origine hongroise. Dès 2009 la ville de Zurich a publié des informations sanitaires en hongrois pour les prostituées, et un interprète hongrois leur rend visite deux fois par semaine

Judit Zeisler

La prostitution bulgare rapporte plus de 135 millions d'euros par an (étude)

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SOFIA, 25 oct 2011 (AFP) - Le chiffre d'affaires annuel des réseaux de prostitution bulgares est estimé entre 270 et 430 millions de leva (entre 135 et 215 millions d'euros), selon une étude présentée mardi à Sofia.
Même si ces chiffres sont approximatifs, ils révèlent l'importance du marché de la prostitution, qui concerne de 5.000 à 8.000 femmes en Bulgarie, souligne cette étude réalisée sur deux ans par l'institut RiskMonitor, un "think tank" basé à Sofia.
"La prostitution en Bulgarie est largement répandue et contrôlée à 90% par des réseaux de criminalité organisée", a déclaré Stefan Popov, chef du projet et président de RiskMonitor.
"Toutefois, elle n'est ni criminalisée, ni légalisée, ce qui lui permet d'évoluer en exploitation, trafic de personnes et même esclavage", a-t-il ajouté.
La pauvreté, la marginalisation et l'espoir de s'enrichir constituent les forces motrices de la prostitution en Bulgarie, le pays le plus pauvre de l'Union européenne, selon l'institut.
Dans son rapport, RiskMonitor a appelé les autorités à combler le vide juridique concernant l'exercice du métier. "La question de la régulation légale d'un phénomène aussi largement répandu doit être soulevée ouvertement et clairement", a souligné M. Popov.
Un projet de légalisation de la prostitution avait été présenté au parlement dans les années 1990 mais n'avait jamais abouti.
Le code pénal prévoit déjà des sanctions pour les proxénètes, ainsi qu'en cas d'exploitation de mineurs.
Le Centre d'étude de la Démocratie (CSD), un autre institut spécialisé dans l'analyse de la criminalité et la corruption, estime que la prostitution d'origine bulgare est l'une des plus importantes en Europe.
Entre 18.000 et 21.000 Bulgares se prostituent en Europe, dont 6.000 à 7.000 en Allemagne, en Belgique, en Grèce et aux Pays-Bas notamment, selon une étude du CSD datant de 2007.
L'exploitation de prostituées bulgares rapporterait entre 900 millions et 1,8 milliard d'euros par an, selon l'analyste du CSD Tikhomir Bezlov.

vendredi 28 octobre 2011

Espagne : Premier client de la prostitution

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Plus de 18 millions d'Espagnols, soit 39 % de la population, auraient déjà sollicité les services d'une prostituée, révèle une étude de l'Association pour la réinsertion des femmes prostituées (APRAMP). 
L'Espagne dépasse notamment la Suisse ou l'Autriche, qui recensent respectivement 19 et 15 % de clients parmi leur population.Le rapport de 122 pages - distribué à 3000 exemplaires - fournit par ailleurs un guide pour "distinguer le trafic de la traite, décrire le profil des trafiquants et dévoiler les chiffres et les statistiques de cet esclavagisme du XXIe siècle, afin de donner les clés pour reconnaître et aider ces femmes", note le quotidien catalan La Vanguardia. La secrétaire d'État à l'égalité Laura Seara a assuré qu'un protocole d'aide aux victimes de la traite serait signé prochainement.

A Seville, on chasse les clients des prostituées


La police sevillane veut montrer l’exemple. Depuis la fin août les agents ont effectué une centaine d’actions contre la prostitution de rue dans la capitale de la province de Seville.
Le message est clair : « le gouvernement [sevillan] travaille à l’éradication de cette forme d’exploitation des femmes et veut punir les clients et les proxénètes », a martelé Lola de Pablo-Blanco, déléguée municipale aux affaires sociales.
Pour inciter les femmes victimes du système à dénoncer leur mac, la mairie a résumé dans un guide toutes les aides sociales dont elles peuvent bénéficier. Un livret traduit en plusieurs langues, car nombre de prostituées ne sont pas espagnoles et proviennent notamment d’Europe de l’Est.

Pénaliser les clients, la Suède a été la première en Europe à sauter le pas. En France, l’idée fait son chemin. En avril dernier, un rapport parlementaire proposait de punir de six mois de prison et de 3 000 euros d’amende les clients contrevenants. Une proposition de loi UMP-PS qu ne sera en revanche pas examinée avant les échéances électorales de 2012.
(...)

mercredi 26 octobre 2011

Des magistrats rejettent un dépaysement de l'affaire de Lille


Publié le 26/10/2011 

Deux syndicats de magistrats français, dont le principal, ont protesté mercredi contre la demande de transfert dans une autre juridiction d'une enquête sur un réseau de proxénétisme où est apparu le nom de Dominique Strauss-Kahn.
Le parquet général de Douai a demandé mardi à la Cour de cassation le dessaisissement des deux juges lillois qui instruisent cette affaire dans laquelle huit personnes, dont un avocat connu et le chef de la sûreté départementale, ont été mises en examen.
Selon le parquet général, les magistrats lillois ne pourraient être totalement impartiaux du fait qu'ils travaillent habituellement avec le policier, Jean-Christophe Lagarde, et l'avocat, Emmanuel Riglaire. La requête se fonde donc sur la nécessité d'une "bonne administration de la justice".
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et FO-magistrats s'étonnent de cette analyse, en remarquant que l'impartialité des juges n'a pas été mise en cause par les huit personnes mises en examen et que ni policiers ni avocats ne bénéficient de privilèges de juridiction.
La méthode du dépaysement a déjà été utilisée dans l'affaire visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt et le dossier du médicament Mediator, remarque l'USM, qui soupçonne une action politique du parquet, lié au pouvoir exécutif.
"Cette utilisation répétée (du dépaysement) est de nature à nuire au bon déroulement des enquêtes et à porter atteinte à l'indépendance de la justice", écrit l'USM dans un communiqué.
Mardi, l'avocat du directeur de l'hôtel Carlton, mis en examen et écroué, avait déjà dénoncé "une volonté d'enterrer ce dossier de manière scandaleuse".
La Cour de cassation aura huit jours pour se prononcer sur un éventuel dépaysement du dossier, délai pendant lequel les juges lillois peuvent continuer les interrogatoires.
Un dépaysement aurait pour effet de retarder la probable audition comme témoin, voire comme mis en examen, de Dominique Strauss-Kahn. Le temps que de nouveaux juges prennent connaissance de l'affaire, cette étape de procédure interviendrait début 2012, en pleine campagne présidentielle.
L'ancien patron du Fonds monétaire international est désigné dans le dossier par plusieurs protagonistes comme le bénéficiaire à Paris et New York de prestations sexuelles de prostituées, payées par d'autres acteurs, notamment un employé d'une grande société de bâtiment et de travaux publics.
Les clients de prostituées ne sont pas comme tels punissables pénalement mais, en revanche, bénéficier d'un "cadeau" en nature avec le règlement par un tiers de prestations de prostituées peut constituer un délit. Le délit d'abus de biens sociaux est d'ailleurs retenu dans le dossier.
Dominique Strauss-Kahn, qui vient de bénéficier d'abandons de poursuites dans deux affaires d'agression sexuelle présumée en France et aux Etats-Unis, a demandé la semaine dernière à être entendu pour dissiper ce qu'il qualifie de rumeurs et d'insinuations.
Selon le Canard enchaîné, il a expliqué à son entourage qu'il ignorait que les femmes rencontrées grâce au réseau lillois étaient des prostituées.

Thierry Lévêque, édité par Patrick VignalPar

mardi 25 octobre 2011

Et maintenant, les services secrets ?

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Ya-t-il eu volonté d'exploiter politiquement l'affaire de proxénétisme du Carlton pour nuire à la candidature présidentielle de Dominique Strauss-Kahn ? C'est la question posée dimanche par le site internet du Point, qui a révélé la relation qu'entretenait René Kojfer, le chargé des relations publiques du Carlton mis en examen et écroué depuis le 6 octobre, avec le directeur-adjoint de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Frédéric Veaux.

Relation guère étonnante, tant René Kojfer, 69 ans, semblait bien introduit dans les milieux policiers lillois depuis des années. Or, Frédéric Veaux a débuté sa carrière de commissaire à la PJ de Lille, au milieu des années 80, et après un passage à la PJ d'Ajaccio, dirigé la police judiciaire de Lille entre 2000 et 2001.

L'enquête a démarré en 2010

Le Point, qui assure que les deux hommes ont conservé des rapports fréquents, s'interroge : « Frédéric Veaux pouvait-il ignorer les rendez-vous coquins tarifés organisés à Paris et à Washington avec Dominique Strauss-Kahn ? ». Revient alors en mémoire cette information du Monde qui affirmait le 24 mai, soit 10 jours après l'arrestation de l'ex patron du FMI à New York, que des proches de Nicolas Sarkozy s'étaient vantés précédemment de « tenir » DSK. Cette assurance pouvait-elle provenir d'informations de René Kojfer, décrit par ceux qui le connaissent comme « quelqu'un qui ne tient pas sa langue et parle trop, beaucoup trop » ? « C'est bien sûr le genre d'information qui peut intéresser la DCRI, mais il ne faut pas fantasmer non plus », note un observateur qui pense qu'on « surestime le rôle de Kojfer et ses relations ».

D'autant que, contrairement à ce qui est affirmé depuis le début de l'affaire, l'information ayant conduit à l'ouverture d'une enquête ne remonterait pas à début 2011, mais à juin 2010. « Le renseignement recueilli à l'époque a permis de rebondir sur Kojfer alors qu'Alderweireld (le patron de maisons closes belges arrêté le 1er octobre, ndlr) était ciblé depuis des années, explique une source proche du dossier. Les investigations ont commencé discrètement, et puis le parquet a été avisé en février 2011. » Reste que, selon Le Point, René Kojfer aurait aussi reçu la visite, la veille de son arrestation, du directeur-adjoint de la PJ, Christian Sainte, qui lui aussi a débuté sa carrière à Lille dans les années 80. Un ancien de la PJ, aujourd'hui en retraite, aurait même assisté à son interpellation. « Certains ont peut-être intérêt à ce qu'il ne parle pas trop, et ont peut-être voulu lui signifier qu'ils ne l'abandonneraient pas », estime un policier.

Appel sur la fermeture

Pendant ce temps-là, les 110 salariés des trois hôtels lillois visés par la fermeture judiciaire décidée par les juges en charge de l'affaire - le Carlton, l'hôtel des Tours et l'Opéra-Alizé - sont toujours dans l'expectative. Hier, les trois hôtels tournaient toujours. Et ce matin, la cour d'appel de Douai doit se prononcer sur l'appel déposé par leurs avocats, Pierre Soulier en ce qui concerne le Carlton et Frank Berton pour les deux autres.
« Cette décision a été prise contre l'avis du parquet, qui a estimé qu'elle n'était ni utile ni nécessaire, martèle Me Pierre Soulier. Pour nous, la fermeture n'est pas justifiée. L'ordonnance des juges évoque le fait que l'enquête établirait que deux à trois chambres par mois étaient louées au Carlton pour des prostituées, sur 1 900 nuitées mensuelles ! » La décision de la cour d'appel devrait être connue cet après-midi. Demain, celle-ci se penchera sur la demande de remise en liberté formulée par l'avocat d'Hervé Franchois, le propriétaire du Carlton. Me Soulier rappelle qu'« il a toujours dit qu'il ignorait la présence de prostituées dans l'hôtel, si celle-ci est avérée ».

Justice : où en est DSK ?

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3. Affaire du Carlton
Le nom de DSK est cité dans le cadre d'une enquête sur un vaste réseau de proxénétisme basé à Lille et touchant notamment l'hôtel de luxe le Carlton.
Son nom mentionné par des prostituées. 
Lors de leurs auditions, au moins deux prostituées soupçonnées d'appartenir au réseau auraient affirmé avoir eu l'ex-patron du FMI comme client. Selon "Le JDD", lors de leurs auditions, plusieurs d'entre elles auraient déclaré aux enquêteurs avoir participé à des "parties fines" en sa compagnie, à l'hôtel parisien Le Murano notamment.
Des voyages aux Etats-Unis en compagnie de prostituées ? 
Parmi les huit personnes d'ores et déjà mises en examen pour "proxénétisme" dans ce dossier, dont un ténor du barreau de Lille et le chef de la sûreté départementale du Nord proche de DSK Jean-Christophe Lagarde, certaines sont soupçonnées d'avoir participé à plusieurs voyages aux Etats-Unis, en compagnie de prostituées, pour rencontrer DSK, alors patron du FMI. DSK a-t-il réellement été bénéficiaire de ces déplacements ?
Contrairement au proxénétisme (puni de 7 ans de prison et 150.000 euros d'amende),le fait de rémunérer une prostituée est autorisé en France. DSK ne pourrait donc pas être poursuivi pour cela. 
Recel d'abus de biens sociaux ? 
En revanche, comme le mentionnait "Le Nouvel Observateur" vendredi 21 octobre, la question est de savoir qui finançait ces soirées, voyages et services de prostituées. Selon "Le JDD", une société de location de matériel médical et une filiale du groupe Eiffage dans le Nord seraient soupçonnées d'avoir dépensé plusieurs dizaines de milliers d'euros en notes d'hôtel, restaurant et billets d'avion. Suivant les articles 241-3 et 242-6 du code du commerce, pour une entreprise, le fait de payer ce genre de prestation peut être constitutif d'abus de bien social, qui consiste en l'utilisation, en connaissance de cause, de biens ou d'argent d'une société d'une manière qui nuit à son intérêt. Les personnes qui auraient alors bénéficié de ces services pourraient alors être poursuivies pour recel d'abus de biens sociaux. L'article 321-1 du code pénal comprend que "constitue (également) un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout moyen, du produit d'un crime ou d'un délit." Le recel est puni de 5 ans de prison et de 375.000 euros d'amende.
DSK veut être entendu. 
Dimanche 16 octobre, afin de mettre "un terme aux insinuations et extrapolations hasardeuses et encore une fois malveillantes", DSK, dont "le nom est mentionné au détour d'une affaire instruite depuis plusieurs mois à Lille", a demandé à être entendu "le plus rapidement possible par les juges".
Ce qu'a dit DSK. Au-delà de sa demande d'audition, DSK ne s'est, pour l'heure, pas exprimé publiquement sur ce sujet.

Céline Rastello – Le Nouvel Observateur

Chasse aux escort girls dans les hôtels

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Montluçon a sa place sur la route du sexe. Sur Internet, on trouve de nombreuses annonces d'« escort girls » qui, une fois contactées, donnent rendez-vous dans des hôtels du secteur.
« Je ne peux pas vous en parler, c'est un sujet sur lequel notre service de sécurité nous a demandé de rester très prudents. Désolé. » Ce gérant d'un hôtel de l'arrondissement de Montluçon ne cache pas son embarras. Dernièrement, il a dû faire face à une clientèle plutôt encombrante : des « escort girls » itinérantes, qui louent des chambres dans lesquelles elles s'adonnent à la prostitution.
« Je ne suis pas le seul à être concerné », assure-t-il. Selon nos informations, les endroits où il est possible de régler directement la chambre par carte bancaire, sans passer par la réception, seraient les plus ciblés.
Deux autres responsables d'établissements du secteur, qui proposent ce mode de paiement, nous ont affirmé qu'ils n'étaient même pas au courant du phénomène :(...) « Des escorts girls ? Je n'en ai pas connaissance, abonde une réceptionniste. Et si c'était le cas, bonjour la publicité ! »

La responsabilité des hôteliers engagée
Selon Franck Graviou, le procureur de la République de Montluçon, « plusieurs affaires » ont pourtant été traitées ces derniers mois, sur le ressort du TGI. Au moins deux l'ont été à la suite de signalements effectués par des hôteliers.
Au commissariat de Montluçon, on confirme avoir enquêté sur quatre cas de prostitution, depuis le mois de juin, dont trois dans des hôtels. « On a vérifié systématiquement, souligne le commissaire, Nicolas Pérez. Mais on n'a jamais trouvé la moindre trace d'un souteneur qui pourrait être à la tête d'un réseau structuré. »
Les hôteliers, même s'ils n'y sont absolument pour rien, doivent rester vigilants. Car la loi punit très sévèrement (*) le fait de « tolérer ou d'accepter » de la prostitution. « Ils doivent exercer un contrôle sur ce qui se passe chez eux, tranche le procureur. Là-dessus, leur responsabilité est très claire sur un plan judiciaire, si toutefois on arrive à établir qu'ils étaient au courant de ce qui se passait. »
Une seule solution, pour ceux qui ne veulent pas se retrouver avec une étiquette de maquereau collée dans le dos : prévenir la police, dès qu'ils remarquent des clientes suspectes. C'est ce qu'a fait l'hôtelier qui souhaite aujourd'hui garder le silence : « Pour l'instant, je n'ai plus de problème, dit-il. Mais ça peut revenir. »
La justice garde un oeil sur la situation. (...) « Ce qui nous intéresse, c'est de remonter un éventuel réseau et de trouver les proxénètes, souligne le procureur. Car j'en suis persuadé, les filles qui viennent dans les hôtels ne travaillent pas toutes seules. »

(*) Dix ans d'emprisonnement pour « proxénétisme hôtelier », 750.000 euros d'amende, une fermeture partielle ou totale de l'établissement, une confiscation du fonds de commerce et un retrait définitif de la licence de débit de boisson.

Tanguy OLLIVIER

lundi 24 octobre 2011

Lagarde suspendu, un avocat dénonce sa remise en liberté

Le commissaire Jean-Christophe Lagarde a été suspendu de ses fonctions samedi après avoir été mis en examen dans l'affaire de proxénétisme hôtelier à Lille tandis qu'un avocat d'un autre mis en cause dans cette affaire a dénoncé le fait qu'il n'ait pas été incarcéré.
Cette mesure disciplinaire de suspension a été signifiée à M. Lagarde samedi en fin d'après-midi: elle s'applique généralement à tous les policiers mis en examen et placés sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire, a précisé le ministère de l'Intérieur. 
M. Lagarde a été mis en examen vendredi pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux par les juges d'instruction chargés de l'affaire en lien avec l'hôtel Carlton de Lille.
Il a été placé sous contrôle judiciaire, mais aucune interdiction d'exercer ne lui a été signifiée, avait indiqué samedi matin le parquet de Lille. En revanche, le contrôle judiciaire lui "interdit de venir dans le Nord/Pas-de-Calais et d'entrer en contact avec tous les protagonistes de l'affaire", a-t-il ajouté.
M. Lagarde est la troisième personne, après l'avocat Emmanuel Riglaire et la femme d'affaires Virginie Dufour, à être laissée libre après sa mise en examen.
Les hommes d'affaires David Roquet et Fabrice Paszkowski, le propriétaire du Carlton, Hervé Franchois, son directeur Francis Henrion, et son chargé de relations publiques René Kojfer, ont été placés en détention provisoire.
Les demandes de remises en liberté de MM. Franchois, Henrion et Kojfer ont été rejetées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai au motif d'un "risque de concertation et de déperdition de preuves".
L'avocat de René Kojfer, incarcéré depuis le 6 octobre, a dénoncé samedi la remise en liberté du commissaire Lagarde, jugeant qu'il existe "deux poids-deux mesures" dans cette affaire, qu'il qualifie de "mascarade dont M. Kojfer et d'autres font les frais aujourd'hui".
"Dans la mesure où le risque de déperdition de preuves et de concertations s'appliquait a fortiori à un haut fonctionnaire de police, tout autant qu'aux acteurs secondaires de cette affaire, je m'attendais à la mise sous mandat de dépôt de M. Lagarde. Tel n'a pas été le cas à la plus grande stupéfaction de ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette affaire", s'est insurgé Me Christophe Snyckerte dans un communiqué.
Selon l'avocat, il existe "deux poids-deux mesures" dans cette affaire, entre les "lampistes" placés en détention et les personnages d'"un second volet soigneusement fermé", laissés libres. 
Pour Me Snyckerte, cela relève d'une "justice de classes" et d'un "corporatisme exacerbé". Il a demandé la "libération immédiate" de son client.

L'ombre de la DCRI sur l'affaire du Carlton

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(...) En effet, dans le répertoire téléphonique de René Kojfer, mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", figurerait en bonne place le numéro de portable de Frédéric Veaux, numéro deux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce que nous a confirmé Me Christophe Snyckerte, l'avocat de René Kojfer. "Je sais que mon client connaissait très bien ce grand flic, précise au Point Me Christophe Snyckerte. J'ai moi-même déjeuné une fois avec eux à Lille." Entre l'indic et le grand flic, les relations seraient presque amicales, selon l'avocat. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Frédéric Veaux a commencé sa carrière de commissaire à Lille, en 1984, avant d'y revenir comme directeur de la PJ entre août 2000 et juin 2001. À cette époque, René Kojfer s'occupait de la gestion de la résidence Politel de Lille, un établissement réservé aux policiers en mission. (...)

Intronisé par la police
"René Kojfer a été fourni à la direction du palace en paquet cadeau au moment de la transaction", précise un avocat dans le dossier. En clair, selon lui, c'est la police qui aurait intronisé René Kojfer dans l'hôtellerie de luxe, et notamment Frédéric Veaux, qui à l'époque était patron de la PJ de Lille. Depuis, le grand flic et l'indic ne se seraient jamais perdus de vue. C'est ce qu'affirme l'avocat de René Kojfer : "Lorsque mon client se rendait dans la capitale, il ne manquait jamais de passer un coup de fil au policier ou de lui rendre visite." Si ces affirmations sont exactes, Frédéric Veaux, numéro deux de la DCRI, pouvait-il ignorer les rendez-vous coquins tarifés organisés à Paris et à Washington avec Dominique Strauss-Kahn ? 

Quoi qu'il en soit, dès le mois de mai, et l'incident du Sofitel à New York, il apparaît sur les écoutes judiciaires que René Kojfer, le directeur des relations publiques du Carlton, cherche à prendre contact avec Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, pour lui vendre des informations sur le comportement sexuel de DSK. Il demande des conseils tous azimuts. Par exemple à l'ancien chef des moeurs de la sûreté publique de Lille. René : "Il doit y avoir du fric à gagner. Qu'est-ce que tu en penses ?" Réponse du policier : "Oui, peut-être. Mais, moi, j'ai une carrière à faire..." Selon les écoutes, René Kojfer en toucherait même un mot au fameux Dodo la Saumure, son ami de trente ans, mis en examen et écroué en Belgique depuis. Ce tenancier de maisons closes en Belgique, qui pourrait avoir livré certaines prostituées lors de parties fines tarifées avec DSK à Paris et à Washington, n'est pas convaincu par la démarche : "Qu'est-ce qu'en pensent tes amis (policiers) ?" 

"Nuire à DSK ?"
Si elles se confirment, les relations étroites entre René Kojfer et le numéro deux de la DCRI font en tout cas gamberger certains avocats. Le dossier de proxénétisme du Carlton commence en effet en février par un mystérieux renseignement. Trois numéros de portable sont transmis à la PJ de Lille et aussitôt mis sur écoutes, en particulier le numéro de René Kojfer, et celui de M., 36 ans, une prostituée qui aurait participé au printemps 2010 à une partie fine tarifée avec DSK à l'hôtel Murano à Paris. 
D'où vient ce renseignement ? Pourquoi est-il transmis à ce moment-là ? Tous les policiers lillois entendus dans cette affaire connaissaient les rendez-vous coquins tarifés au Carlton. Les avocats se demandent si l'on ne vise pas alors une autre cible ? "Et si l'affaire du Carlton avait été programmée pour nuire à DSK dans sa course à la présidentielle ?" s'interrogent-ils.

Grands flics
Selon nos informations, René Kojfer aurait en outre reçu, la veille de son interpellation, la visite d'un haut fonctionnaire de la police venu de la Place Beauvau. 
Le nom d'un autre grand flic apparaîtrait dans le répertoire de René Kojfer. Il s'agirait de celui de Christian Sainte, sous-directeur à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Le policier est lui aussi passé par Lille, entre 1986 et 1996. Il était à la crim. Ni Frédéric Veaux ni Christian Sainte n'étaient joignables dimanche après-midi.
Christophe Snyckerte, l'avocat de René Kojfer, devrait déposer lundi une nouvelle demande de mise en liberté pour son client devant la chambre d'instruction. Inutile de dire que celle-ci sera examinée avec la plus grande attention...

dimanche 23 octobre 2011

Carlton de Lille : sixième mise en examen

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Une femme d'affaires du nord, Virginie Dufour, a été mise en examen vendredi pour proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs et escroquerie dans l'affaire du Carlton de Lille, mais laissée libre, a-t-on appris de source judiciaire. C'est la première femme et la sixième personne mise en examen, dans cette affaire de prostitution dans laquelle un protagoniste au moins a évoqué le nom de Dominique Strauss-Kahn en tant que client.

Proxénète dans la tourmente

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Prostitution, trafic de femmes et d'enfants en Asie (entretien avec Pierre Le Roux, Actualité de l'histoire, n°2, nov 2011)

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22 Octobre 2011 Par Eric Pierre Michel

(...)
Eric MICHEL, pour ACTUALITE DE L’HISTOIRE : En 2006, Pierre Le Roux, vous avez lancé le projet d’un Observatoire international sur l’esclavage et la traite humaine. Le constat qui suit, sans concession, est le résultat inédit d’une enquête de plusieurs années sur un terrain bourbeux, dans les sociétés concernées et parmi les trafiquants, par le fin connaisseur de l’Asie du Sud-Est que vous êtes, dénué de moyens mais non de patience et d’un don certain d’observation. En quoi est-il dérangeant ?

Pierre Le Roux : Car il peut remettre en question nombre de dogmes, notamment au sein des agences internationales et onusiennes et des ONG luttant contre le trafic humain : en gros, chez la plupart des « experts ». Récemment, la prostitution de masse et le trafic des femmes et des enfants provenant de sociétés pauvres et de pays émergents ont pris une ampleur sans précédent, particulièrement en Asie du Sud-Est, comme si cette aire constituait un terreau privilégié pour leur croissance effrayante. Pour bien saisir l’ensemble de ce phénomène complexe il faut également inclure, outre l’asservissement sexuel, d’autres crimes comme la servitude au travail, les migrations illégales, le trafic d’organes, l’adoption d’enfants dans des conditions étranges, la drogue... Cette traite relève purement et simplement de l’esclavage. Parce que l’exploitation sexuelle y domine, ce « bétail humain » peut être qualifié de « bois de rose », à l’image et en souvenir des esclaves originaires d’Afrique noire jadis appelés « bois d’ébène » par les négriers et planteurs qui les achetaient à bon prix aux Amériques, aux Antilles, aux Mascareignes, à Zanzibar...

A.H. : Pour autant, mondialisation, pauvreté endémique et pénurie économiques expliquent-elles seules ce désastre ?

P. L.R. : Non. À cela s’ajoute une compréhension erronée de l’histoire et de la morphologie de sociétés souvent perçues comme « tribalisées ». L’écart des réalités économiques et politiques du monde et l’impact de la globalisation sont les premières et quasi seules explications retenues par les agences citées, qui ne voient que les aspects socio-économiques, au détriment de facteurs culturels et historiques plus difficiles à saisir en raison de l’extrême spécialisation disciplinaire qui caractérise notre époque. La réalité est différente. Pour l’Asie du Sud-Est, ce phénomène composite, très mal connu et en progression rapide, profite surtout de causes culturelles déterminées et précises, intrinsèquement liées à l’histoire de la région et à la mosaïque des sociétés, grandes ou petites, qui l’habitent. La verticalité des relations politiques, la forte stratification sociale, la rémanence de l’engagement des personnes et de l’esclavage, le prix de la fiancée comme compensation financière à l’alliance, l’importance sociale et culturelle du sacrifice, de la dette cultuelle, la nudité corporelle traditionnelle liée au climat et une très libre sexualité non dénuées de pudeur, caractérisent en effet l’Asie du Sud-Est ancienne et contemporaine.
Ces facteurs culturels venus des temps anciens, les mentalités qui en résultent, les schémas sociaux dominants issus de cet étrange et néanmoins réel héritage historique profitent aux trafiquants d’hommes qui trouvent un vivier favorable à leurs activités néfastes, tant dans les grands espaces sociaux que dans les groupes ethniques restreints et autres minorités culturelles. Cela éclaire pourquoi les populations, notamment femmes et enfants, tombent avec une facilité incroyable dans les rets de ces marchands de chair humaine. Cela explique enfin les ravages et la progression de la prostitution de masse, du tourisme sexuel, du trafic humain. C’est là l’effet pervers et involontaire d’un système social traditionnel qui, dans un contexte mondial impitoyable pour les faibles, profite grassement à des criminels habiles à tirer parti de toute fissure dans le substrat social. Il faut savoir aussi que les Occidentaux, toutes nationalités confondues, ne constituent probablement que moins de 10% des touristes sexuels en Asie du Sud-Est.

A.H. : Quid des 90% restant et quelles sont les conditions de ces enfants et femmes exploité(e)s ?

P. L.R. : Si bien des pays d’Asie sont pourvoyeurs d’exploités sexuels, certains les fournissent de façon plus massive et alarmante : Chine, Vietnam, Thaïlande, Indonésie, Philippines. En Asie du Sud-Est, trois pays parmi les plus riches de la Péninsule indochinoise forment une sorte d’entonnoir que j’ai qualifié de « fatal » : la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. Ils drainent vers eux, notamment dans des villes-champignons des frontières, surgies aux portes des no man’s lands, des milliers de jeunes femmes à fin d’exploitation sexuelle, dans des conditions indignes et cruelles. Maltraitées, électrocutées, brûlées à la cigarette, droguées le matin à l’héroïne pour les calmer et aux métamphétamines le soir pour les exciter, affamées, cachées durant une descente de police dans les murs mêmes de leur prison, parfois à quarante pendant deux ans dans une pièce aveugle, elles sont obligées de coucher chacune avec au moins huit hommes par jour, sans être payées.

A.H. : Vous avez analysé en détail les causalités du phénomène et proposé une description générale des modalités et réalités du trafic humain en Asie du Sud-Est dans deux ouvrages collectifs successifs :Bétail humain. La traite des femmes et des enfants en Indochine et en Chine du Sud (Paris, Connaissances et Savoirs, 2009) et The Trade in Human Beings for Sex in Southeast Asia (Bangkok, White Lotus, 2010). Quelle solutions efficaces peut-on opposer à ce phénomène dramatique en perpétuelle mutation ?

P. L.R. : Il faut au préalable éclairer les pays-cibles, observer à la loupe les sociétés civiles concernées pour saisir la réalité concrète du trafic et leur relation à ces facteurs culturels et historiques décisifs, afin de repérer les populations les plus à risques et proposer des solutions viables. Je suggère des solutions détaillées pour remédier à ce drame mondial dans Bois de rose. Prostitution et trafic de femmes et d’enfants en Asie du Sud-Est, à paraître bientôt en français. Outre les souhaitables actions politiques, policières, juridiques, médicales, pédagogiques, l’aide humanitaire, le développement économique, étant donné l’importance des facteurs culturels et historiques mentionnés, des solutions ne pourront émerger qu’en en appelant à la recherche scientifique appliquée, dans une approche interdisciplinaire au plan régional. Il faut prendre pour aire de départ l’ensemble de l’Asie du Sud-Est et non seulement tel ou tel pays. Les ethnologues sont les premiers concernés car spécialistes de fait des langues, mentalités et cultures étudiées. Il faut créer une unité de recherche, d’observation et analyse sur l’Asie du Sud-Est en tant que projet pilote susceptible d’être appliqué ensuite à d’autres aires géographiques. D’autant que les organisations déjà citées ne sont actuellement pas armées pour répondre à ce défi, ne disposant à ce jour d’aucune équipe dédiée concrètement à ces questions. Aux chercheurs il faudrait associer des policiers, des juristes, des experts d’Internet, des enquêteurs locaux et internationaux parlant couramment les langues orientales concernées jusqu’à comprendre les argots et les nuances dialectales, autrement dit maîtriser les outils conceptuels nécessaires aux investigations et aux analyses résultantes pour être nantis d’une expérience réelle d’enquête en milieux difficiles.

(...)
A.H. : Outre l’opinion publique, j’imagine que vous avez essayé de faire levier sur les décideurs ?

P. L.R. : À mon retour, en 2007, après quatre années d’enquêtes directes en zones sensibles, j’ai contacté de nombreuses personnalités politiques et institutions dans le monde entier : UNODC, UNESCO, UNICEF, UNIAP, HCR, etc. ; agences intergouvernementales (OMI, BIT, FMI) ; nombreuses ONG et fondations philanthropiques luttant contre ces fléaux (ANESVAD, Scelles, Caixa Galicia, etc.). Des personnalités politiques en Espagne et en Australie, très concernées par la lutte contre la traite humaine ; la Maison Blanche et le Département d’Etat américain. En France, j’ai interpellé le président de la République, le premier ministre, les ministres de la Justice, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Défense nationale, du Travail et de la Solidarité, ainsi que de nombreux députés et sénateurs, y compris dans l’opposition... Les membres du gouvernement contactés m’ont tous fait une simple réponse de politesse, y compris Bernard Kouchner. Le premier ministre, le ministre de l’Intérieur et la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme sont restés silencieux. La plupart des députés et personnalités, y compris de gauche, ont fait de même. Seul Nicolas Dupont-Aignan a proposé de me rencontrer pour débattre de ce sujet grave. À gauche, Elisabeth Badinter m’a aimablement reçu à titre privé en 2006 pour me signifier son intérêt. D’Espagne et d’Australie, des encouragements à poursuivre. Des Etats-Unis, rien ! Des agences intergouvernementales et onusiennes, idem ! Seul Yuri Fedotov, l’actuel directeur de l’UNODC m’a m’incité à poursuivre, sans proposer de moyens. Pourtant, une telle unité de recherche et d’analyse des situations, indispensable, n’existe pas encore au sein des institutions chargées de comprendre et combattre le trafic humain, l’esclavage et l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.

A.H. : Désintérêt, sentiment d’impuissance... Qu’est-ce qui coince ?

P. L.R. : Concernant les experts chargés d’investigation sur le trafic humain, la plupart ne parle pas les langues orientales concernées. À cause de procédures internes contraignantes, ils passent l’essentiel de leur temps à rédiger des rapports déconnectés du terrain, à s’exprimer dans les colloques internationaux, souvent en vain. Pour peu qu’on se penche en détail sur la question de la fiabilité des sources, les chiffres relatifs à l’esclavage et à la traite des personnes ne reposent souvent sur rien de sérieux. Cela est dû à l’aspect secret de ces informations, l’évidente tendance des criminels à rester discrets, la peur, l’aphasie, l’impuissance des victimes qui n’osent ou ne peuvent faire appel à des avocats, à la justice, et n’obtiennent pas gain de cause même quand elles osent entamer ce difficile combat au bénéfice de tous et d’abord de l’avenir. C’est dû aussi à la guerre des polices et services chargés de réprimer ces situations criminelles. Il faut compter enfin avec l’opportunisme et la surenchère de nombreux individus, institutions et ONG face à une véritable manne financière alimentée par la générosité calculée de grands Etats pourvoyeurs, au prétexte du terrorisme notamment. Mais, face à ce panier de crabes gesticulant d’impuissance à grands effets de manches on trouve des mafias et des syndicats du crime très organisés, eux richissimes, efficaces, outre de nombreux petits artisans opportunistes profitant des failles et des manques, notamment juridiques, du système mondial.
Pour répondre à ces problèmes, il faut favoriser un rapprochement concret entre l’action humanitaire internationale, associant des actions médicales, policières, économiques et juridiques, et la sphère aujourd’hui délaissée de la recherche fondamentale, prétendument enfermée dans sa tour d’ivoire, où sont pourtant des savoirs immédiatement utilisables et des chercheurs compétents et motivés à agir pour le bien commun. Le secteur privé est essentiel pour le financement à prévoir (les fondations et le mécénat d’entreprise en attestent). L’ensemble serait à la disposition de la communauté internationale comme outil adapté aux circonstances, apte à éclairer la réalité de la traite humaine , ses acteurs volontaires ou forcés, victimes, criminels, agents qui en profitent (dont offices de tourisme, agences de voyage, entreprises, etc.), et leurs clients, d’où qu’ils proviennent. L’éclairage concernerait aussi tous autres facteurs associés, permettant de proposer aux décideurs nationaux et internationaux des statistiques plus fiables que ce qui existe, et surtout de leur préconiser et suggérer des réponses possibles.

A.H. : Voire, donc, des solutions ?

P. L.R. : Oui, des solutions existent, que je viens d’esquisser. Mais la lutte contre ce fléau est avant tout affaire de décisions politiques. Deux exemples : les femmes rescapées du trafic humain doivent être systématiquement débriefées selon un protocole adapté, ce qui n’est pas encore le cas : elles se souviennent même du numéro de plaque minéralogique de leur tortionnaire... Tous les pays d’Asie du Sud-Est doivent s’accorder sur une même politique juridique en la matière, et sur son application. Aujourd’hui, une Vietnamienne trafiquée par des Malaysiens ne peut pas porter plainte contre eux faute d’accords entre Etats. En gros, c’est l’impunité pour les trafiquants et la double peine pour les jeunes femmes qui en sont victimes.

samedi 22 octobre 2011

Justice Bruxelles: 9 ans de prison pour un proxénète violent


Les faits s'étaient déroulés de septembre 2009 à avril 2010. Rosen S. était prévenu d'avoir, à cette période, violé et battu une mineure de 17 ans qu'il avait illégalement amené en Belgique et qu'il avait entraîné dans la prostitution.
Rosen S., un Bulgare de 24 ans, a été condamné, vendredi, à 9 ans de prison par la cour d'appel de Bruxelles. Il avait attiré une jeune fille bulgare de 17 ans dans la prostitution à Bruxelles, l'avait exploitée, violentée et violée. En première instance, en mai dernier, il avait été condamné à 6 ans de prison.
Le prévenu avait également chargé sa compagne de surveiller la victime, de recueillir les gains de sa prostitution puis de les lui transférer.
Le prévenu avait reconnu, devant la cour, les préventions de traite des êtres humains et d'exploitation de la débauche mais avait nié celles de viol et de violences.
Il avait fourni l'explication selon laquelle les accusations portées contre lui par sa compagne et la victime avaient été motivées par une jalousie mutuelle qui les animait.
Concernant les violences qu'il avait fait subir à la victime, le prévenu avait raconté que celle-ci s'était auto-mutilée. Elle aurait été tellement éprise de lui qu'elle se serait gravée son nom sur le bras elle-même, selon Rosen S.
La cour a considéré ses explications comme invraisemblables et a estimé que les premiers juges n'avaient pas été assez sévères vu la gravité des faits.

Sabrina encore arrêtée


L'agente d'immeubles et d'escortes Joelle Ghosn-Chelala, qui vendait des maisons le jour et qui est accusée d'avoir vendu des femmes la nuit, a de nouveau été arrêtée hier pour entrave à la justice.
La femme de 33 ans, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrestation, a été interceptée par les constables spéciaux du palais de justice de Montréal, quelques minutes avant sa comparution.
Mme Ghosn-Chelala a été menottée et dirigée vers des installations de détention sous forte escorte.
Sourire aux lèvres, elle a échangé quelques mots avec son avocat un peu énervé, les cheveux en bataille, avant de disparaître derrière les portes de l'ascenseur.

Sabrina
Joelle Ghosn-Chelala, une ancienne agente d'immeuble de la compagnie Royal-Lepage, a été arrêtée la première fois, en juin dernier, par les enquêteurs de l'escouade la Moralité de la région ouest de la police de Montréal. L'opération avait été baptisée «Sabrina », le sobriquet (surnom) de la femme.
Ghosn-Chelala est soupçonnée d'avoir dirigé des agences d'escortes qui s'annonçaient sur Internet et dont les employées se seraient adonnées à la prostitution.
Lors de l'opération policière, survenue durant la fin de semaine du Grand Prix, les policiers ont effectué dix perquisitions, dont une à la place Dupuis, où l'accusée a été arrêtée, vraisemblablement au moment d'une rencontre d'affaires.
Ce jour-là et dans les semaines qui ont suivi, les forces de l'ordre auraient saisi 1 M$ en argent, des bijoux et même des lingots d'or.
Joelle Ghosn-Chelala, qui aurait des liens avec des gangs de rue dont les Syndicates, un gang affilié aux Hells Angels, a été accusée d'avoir vécu des fruits de la prostitution et d'avoir eu en sa possession une somme de plus de 5000 $.
C'est pour cette affaire qu'elle devait comparaître au moment où elle a été emprisonnée, hier matin.

Somme offerte
Cette fois-ci, la femme est soupçonnée d'avoir offert de l'argent à un certain Yuri Airapetian pour qu'il prenne toute la responsabilité des faits qui lui sont reprochés.
«Entre le 10 juin et le 21 septembre 2011, Joelle Ghosn-Chelala a volontairement tenté d'entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice en promettant une compensation financière à Yuri Airapetian s'il reconnait son entière responsabilité à une infraction criminelle», peut-on lire sur la dénonciation déposée au palais de justice de Montréal, mercredi.
La jeune femme a brièvement comparu en cour, hier, en milieu d'après-midi, et la Couronne s'est opposée à sa remise en liberté. Son enquête sur cautionnement aura lieu, ce matin.

Affaire de famille
D'autres individus ont été arrêtés à la suite de l'opération Sabrina dont le père de Joelle Ghosn-Chelala, George Chelala.
L'homme de 68 ans, qui habite à Laval, a été accusé de proxénétisme et de possession d'une somme de plus de 5000 $.
Lui aussi comparaissait, hier matin, au moment où sa fille a été appréhendée.
L'homme à qui Joelle Ghosn- Chelala aurait offert de l'argent, Yuri Airapetian, n'est pas accusé dans ce dossier.

Prostitution Carlton : trois nouvelles mises en examen et une mise à pied


La mise à pied par Eiffage vendredi du directeur d'une filiale après ses dépositions sur des parties fines à Paris avec DSK et trois nouvelles mises en examen, dont celle du commissaire Jean-Christophe Lagarde, ont donné une nouvelle dimension à l'affaire de proxénétisme de Lille.
Le commisssaire Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord, soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss-Kahn pour des parties fines, a été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux et placé sous contrôle judiciaire.
Son avocat Me Olivier Bluche a souligné vendredi soir que son client maintenait "n'avoir commis aucune des infractions qui lui sont reprochées".
Outre le chef de proxénétisme, l'homme d'affaires nordiste Fabrice Paszkowski a aussi été mis en examen pour abus de biens sociaux, association de malfaiteurs et escroquerie et a été placé en détention provisoire. Son ex-compagne Virginie Dufour, l'a été pour proxénétisme aggravé en bande organisée et escroquerie.
La justice s'était penchée sur leur cas à propos du réglement des frais liés à ces voyages outre-Atlantique à trois reprises entre décembre 2010 et mai 2011 à Washington, auxquels a participé le commissaire Lagarde et comprenant des rencontres avec l'ex-directeur du FMI.
La Voix du Nord a affirmé que des jeunes femmes, présentées comme des "secrétaires" d'Eiffage pendant le premier voyage, les accompagnaient lors de ces escapades.
L'ex couple était, semble-t-il, proche de David Roquet, patron de Matériaux enrobés du Nord, une filiale d'Eiffage basée à Annay (Pas-de-Calais), mis en examen la semaine dernière pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" et écroué.
Eiffage a indiqué dans un communiqué qu'il se "réserve d'utiliser toutes les voies de droit pour faire en sorte que son image ne soit pas mise en cause au titre d'actes individuels qu'il condamne fermement".
Il serait reproché à ces chefs d'entreprise d'avoir participé au montage financier permettant de régler les frais liés à des soirées avec des prostituées à l'hôtel Murano à Paris, auxquelles auraient participé M. Lagarde et Dominique Strauss-Kahn.
A ce sujet, l'ex-patron du FMI avait demandé dès dimanche à être "entendu le plus rapidement possible par les juges" en charge de l'enquête afin que "soit mis un terme aux insinuations et extrapolations hasardeuses et (...) malveillantes".
(...)

LA MOTTE-SERVOLEX / SAVOIE : Les élus veulent chasser les prostituées

« Nous allons tout mettre en œuvre, pour faire cesser ces pratiques inacceptables de prostitution sur notre territoire, avec des filières qui se constituent. Nous voulons retrouver une quiétude sur cet itinéraire ». Le coup de gueule est de Jean-Pierre Vial, le président de Savoie Technolac, par ailleurs sénateur et conseiller général du canton de La Motte-Servolex.
Car il y a 18 mois, elles étaient “seulement” deux prostituées à s’afficher à l’entrée de la zone industrielle de la Prairie sur Voglans, le long de la RD 1504 entre La Motte-Servolex et le Bourget-du-Lac. Pas très loin du “joyau” que constitue le technopôle de Savoie Technolac, avec ses milliers d’étudiants et de salariés qui transitent au quotidien.
Mais depuis quelque temps, l’offre de prostitution s’est renforcée sur cette route très empruntée, où la demande des clients semble visiblement exponentielle. (...) Une brusque accélération, avec une présence qui atteint certains jours 18 prostituées, comptabilisées dans un triangle Terre Nue-Villarcher-Le Tremblay.
Plusieurs filles, en règle, venues des pays de l’Est (Roumanie, Géorgie et Bulgarie selon nos informations) guettent en effet le client, debout, sur un petit siège ou à proximité d’un véhicule (lire notre édition du jeudi 6 octobre). (...)
Loin de se cacher, leur présence très visible inquiète, choque voire dérange les riverains, les automobilistes et les élus. Et ceux-ci reçoivent de nombreuses réclamations, face à ces péripatéticiennes qui chaque jour, marquent de leur empreinte ces axes routiers très fréquentés.
Un phénomène qui préoccupe, amenant le dernier conseil syndical de Savoie Technolac à réagir. « Avec le soutien des trois communes concernées (N.D.L.R. : La Motte-Servolex, Le Bourget-du-Lac et Voglans), nous avons pris une position à l’unanimité, pour mettre fin à cette pratique », explique Jean-Pierre Vial.
Deux mesures en application d’ici à quelques semaines, ont donc été décidées. Le stationnement sera interdit, par arrêtés de police, dans tous les endroits susceptibles d’être des zones de racolage. Il s’agit là d’empêcher les clients de s’arrêter, et donc de tarir la demande.
La seconde action vise à installer des caméras de vidéo surveillance, là aussi pour mettre mal à l’aise des clients, facilement reconnaissables sur des bandes d’enregistrement.
« J’ai demandé à la Préfecture et aux services de police et de gendarmerie, d’appliquer ces mesures », rajoute le président de Savoie Technolac.

Un criminel arrêté pour traite de personne

La police de Montréal a procédé à l’arrestation de Jamie Byron, 22 ans, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pancanadien pour traite de personne.
L’individu, qui était recherché par la police d’Ottawa depuis le 9 septembre, a été interpellé au palais de justice de Montréal le 19 octobre alors qu’il s’y présentait dans le cadre d’une autre affaire.
Le présumé proxénète, originaire de la région d'Ottawa, est notamment accusé d’avoir tenu une maison de débauche, d’avoir vécu des profits de la prostitution d’une personne mineure, de traite d’une personne âgée de moins de 18 ans et de bris de condition.
Sa complice, Katherine Edwards, a été arrêtée en septembre et est toujours détenue. Elle aussi fait face à des accusations en lien avec la traite de personne.

vendredi 21 octobre 2011

Proxénétisme au Carlton de Lille: Le commissaire Lagarde serait un proche de DSK


(...) Le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde a été déféré ce vendredi devant un juge d’instruction. Agé de 47 ans, ce policier voit son nom apparaître à de nombreuses reprises dans le dossier de l’affaire de proxénétisme du Carlton de Lille. Il n’est autre que l’ancien adjoint de Michel Neyret, numéro 2 de la police judiciaire à Lyon, mis en examen dans une affaire de trafic de stupéfiants.
Chef de la sûreté départementale du Rhône entre 1995 et 2006 Jean-Christophe Lagarde a ensuite été muté à Lille. Le chargé de relations publiques de l'hôtel Carlton de Lille et un directeur d'entreprise d'une filiale du groupe Eiffage affirment qu'il organisait des soirées avec des prostituées, notamment pour des hommes politiques.

Une relation étroite avec DSK
Selon des extraits d’interrogatoires publiés par Le Figaro, Jean-Christophe Lagarde aurait participé à 3 voyages à New York, dont un la veille de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol sur une femme de chambre du Sofitel. Proche de celui-ci, il aurait organisé des réunions de travail sur la politique financière en sa présence, au terme desquelles des prostituées auraient été invité à se joindre à eux.
Déjà mis en cause dans deux précédentes affaires juridiques, Dominique Strauss-Kahn aurait d’ailleurs demandé à être entendu pour «mettre fin aux insinuations» le concernant. Une audition qui pourrait avoir lieu ce vendredi.

Mise à pied d’un collaborateur d’Eiffage
Cinq personnes ont déjà été mises en examen dans cette affaire dont quatre qui ont été écrouées. Parmi ces personnes figurent le chargé de relations publiques et le directeur et propriétaire de l’hôtel du Carlton de Lille, tous deux ayant affirmé l’implication de Jean Christophe Lagarde dans l’organisation de soirées avec des prostituées.
David Roquet, collaborateur du grand groupe de bâtiments publics Eiffage, a lui aussi été mis en cause dans le cadre de cette affaire. Suite à une enquête interne, le groupe Eiffage a décidé la mise à pied de ce dernier ainsi que la mise en place de sanctions disciplinaires à son encontre. D’autres mises en examen pourraient intervenir prochainement, selon le parquet de Lille.
C.D. - Reuters

Face au malaise de la police, Claude Guéant promet des mesures

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Le patron du renseignement mis en examen dans une affaire d'espionnage de journalistes, le numéro deux de la police judiciaire (PJ) de Lyon écroué, un commissaire en garde à vue dans une affaire de proxénétisme à Lille... Ces dernières semaines, plusieurs affaires ont secoué la police, suscitant inquiétudes et malaise dans ses rangs, au point que le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a annoncé vendredi 21 octobre de prochaines initiatives pour renforcer la déontologie policière.
La scène se déroule mercredi à Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), entre lac et casino, où a lieu le congrès du second syndicat d'officiers de police, Synergie. L'assistance – des commissaires, des commandants ou des directeurs de la police – attend Claude Guéant, qui doit prononcer le discours de clôture. "Alors, et Lille ? On en est où, tu le sais ?" entend-on dans les conversations qui se nouent.
Lille, c'est bien sûr l'affaire de proxénétisme dans laquelle a été placé en garde à vue, jeudi, le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord. L'affaire est sur toutes les lèvres. Comme celle de l'ancien numéro 2 de la PJ de Lyon, Michel Neyret, incarcéré le 3 octobre pour "corruption" et "trafic d'influence" en raison de ses liens avec le milieu. Neyret et Lagarde, disent ces policiers, sont "deux grands flics". Personne n'imaginait qu'ils puissent "tomber si brusquement".

"CELA DONNE UNE MAUVAISE IMAGE DE LA POLICE"
(...) Par-dessus ce mal est venue ensuite se greffer la mise en examen du chef du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, très haut fonctionnaire proche de Nicolas Sarkozy, qui a admis le 17 octobre, devant la justice, avoir cherché à identifier la source d'un journaliste du Monde par l'analyse de ses factures téléphoniques détaillées.
La semaine prochaine, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale (DGPN), un autre très "grand flic", doit être entendu dans ce dossier. "Cela donne une mauvaise image de la police dans l'opinion" et suscite "la préoccupation de nos collègues", a admis vendredi le "patron" de Synergie, Patrice Ribeiro. "Mais il ne faut pas tout mélanger, des affaires de délinquance et d'autres plus politiques."
"C'est triste", a déploré Dominique Achispon, son homologue du Snop, le syndicat majoritaire des officiers, qui "se posent des questions sur leur métier". Sylvie Feucher, secrétaire générale du syndicat majoritaire chez les commissaires, a annoncé vendredi qu'elle lançait un "appel" pour "tirer les leçons de ce climat"."Pourquoi tant d'affaires en même temps ? L'administration doit organiser un débat, un debriefing", dit-elle.

"UNE LIGNE JAUNE À NE PAS FRANCHIR"
Au cours d'un déplacement dans l'Ain consacré à la sécurité en milieu rural, Claude Guéant a annoncé vendredi qu'il allait prendre des "initiatives dans les semaines qui viennent" en matière de déontologie policière, après les différentes affaires judiciaires de Lyon et de Lille. Le ministre a reconnu qu'"à Lyon, aujourd'hui vraisemblablement à Lille, quoiqu'il ne faille pas préjuger des décisions de justice, nous avons des policiers qui ont fauté". Pour lui, "ces incidents sont de nature à nous faire réfléchir à ce qu'il convient de faire pour éviter [qu'ils] se renouvellent."
Il y a "une ligne jaune à ne pas franchir, et un homme seul peut, parfois, ne pas apprécier exactement le seuil de ce franchissement", a-t-il poursuivi. "Le ministre de l'intérieur que je suis doit aussi prendre des initiatives pour faire en sorte pour que des policiers qui se trouvent en situation délicate au contact des voyous ne soient pas laissés seuls." Il a évoqué "un soutien déontologique et juridique plus fort" aux agents des forces de l'ordre.
Selon le ministère de l'intérieur,"plus de 3 000 sanctions" sont prononcées chaque année contre des policiers, le "plus fort taux" parmi tous les corps de fonctionnaires.

Des « mamas » arrêtées

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C'est la deuxième vague. En début de semaine, dix-huit personnes ont été interpellées à Bordeaux dans le cadre du démantèlement d'un vaste réseau de proxénétisme africain. Six ont été présentées à la juge d'instruction chargée du dossier à la juridiction interrégionale spécialisée. Pour quatre d'entre elles, une incarcération a été demandée.

Femmes exploitées
Le dossier avait débuté en septembre 2010. En planquant et en ciblant leurs surveillances sur des prostituées nigérianes travaillant sur les boulevards bordelais et autour de la gare à des heures tardives, les enquêteurs de la sûreté départementale et de la direction interrégionale de la police judiciaire avaient pu définir plus clairement les contours de cette association de malfaiteurs.
Ils avaient été secondés dans leurs investigations par l'Office central de lutte contre la traite des êtres humains. Car derrière le réseau, il y a bien un trafic d'êtres humains, une exploitation sexuelle et financière de la femme. Les prostituées doivent en effet rembourser entre 50 et 70 000 euros leur venue en Europe.
C'est le prix de leur liberté. La menace d'un mauvais sort, en cas de refus ou de désobéissance, est très efficace chez ces jeunes femmes très imprégnées de culture vaudoue, qui est très ancrée dans les croyances traditionnelles de leur pays.

Le « hawala »
Le règlement de la « dette » se fait via un système bancaire parallèle et occulte, le « hawala ». Dans ce système pyramidal, les policiers ont cherché à savoir qui était qui et qui faisait quoi. Ils ont ainsi découvert l'existence de « mamas », souvent anciennes prostituées qui font travailler plusieurs femmes et n'hésitent à leur faire partager un logement groupé et à encaisser des loyers supérieurs à ce qui est reversé au bailleur.
Dans la hiérarchie, il y a les petites « mamas » qui débutent dans la collecte de fonds. Les grosses « mamas » qui ne travaillent plus, ont beaucoup de filles sous leur coupe, elles mettent en location des morceaux de trottoirs, investissent au pays, assurent elles-mêmes les corrections des mauvaises payeuses.
En juin dernier, une première opération policière avait conduit à l'interpellation de 26 personnes. Parmi elles, un couple à la fois proxénète et collecteur de fonds depuis écroué.
Depuis, le décor n'a pas changé. Beaucoup ont continué leur activité, y compris depuis la prison. Une « mama » libérée samedi a ainsi été interpellée lundi avec 7 000 euros déjà collectés. Elle a été de nouveau incarcérée. D'autres « mamas » et hommes de main du réseau ont été identifiés, localisés et arrêtés ce début de semaine. Et il ne s'agit peut-être pas de la dernière vague.

Prostitution: les Zurichois vont devoir se prononcer sur les box

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(...) Les opposants au projet avaient 30 jours pour réunir 2000 signatures. La nouvelle zone située à Zurich-Altstetten doit remplacer celle du Sihlquai - route longeant la Limmat derrière la gare centrale - où la prostitution était devenue un problème pour les riverains.
Elle doit être équipée de box semblables à des garages privés sensés accueillir les femmes et leurs clients. Un service de conseil aux prostituées sera en outre présent sur place.
Le législatif a accepté en septembre un crédit de 2,4 millions de francs pour réaliser le projet. L'UDC considère la prostitution comme une activité privée qui ne doit en aucun cas être soutenue par les contribuables.

Quatre personnes arrêtées à Calgary pour avoir forcé des mineures à se prostituer

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Un homme et trois femmes sont accusés d'avoir contraint des mineures à se prostituer.
Reginald Denis, 27 ans, Anisa Mohamed, 21 ans, Marvell Rosetta, 24 ans, et Amanda Jammeh, 26 ans, font face à 23 accusations pour avoir entre autres forcé une personne de moins de 18 ans à se prostituer.
Le service de police de Calgary a ouvert une enquête en septembre dernier après qu'un citoyen eut avisé les agents que quatre jeunes filles mineures étaient forcées de se prostituer.
Le premier accusé, Reginald Denis, a été arrêté le 29 septembre dans un hôtel de la 19e Rue, dans le nord-est de la ville.
Les trois autres personnes ont été arrêtées par la suite.
L'enquête est toujours en cours.

Cocaïne et proxénétisme, un homme arrêté à Villeurbanne

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La Police lyonnaise enquête autour des activités d'un homme, âgé de 32 ans, domicilié à Villeurbanne et soupçonné de prostituer une jeune adolescente de 16 ans, demeurant à Vénissieux. Les deux intéressés ont été interpellés mardi, la jeune mineure se trouvait chez lui. Une procédure a été ouverte à son encontre pour proxénétisme aggravé, infraction à la législation sur les stupéfiants et recel de vol aggravé. En effet, lors de son interpellation, 1 010 euros en liquide, un ordinateur et 10 grammes de cocaïne ont été découverts au domicile du mis en cause. Par ailleurs, le véhicule Lexus retrouvé dans son garage,et qu'il utilisait selon la police pour conduire la jeune fille de 16 ans sur son lieu de prostitution, était signalé volé en Suisse le 29 mai dernier. L'individu a été présenté à la justice lyonnaise pour être mis en examen ce jeudi. Il encourt sept ans de prison et 150 000 euros d'amende.

jeudi 20 octobre 2011

Journée de lutte contre la traite des êtres humains à Varsovie : les Etats-membres de l’UE s’engagent à renforcer la coopération

(...) La troisième source de revenus du crime organisé mondial

Selon Frontex, 6.991 victimes potentielles ont été dénombrées officiellement en 2009 dans les 27 Etats-membres, un chiffre en hausse de 34% par rapport à 2008 (5.200 victimes potentielles). Cette même année, l’UE a lancé 3.000 enquêtes liées à la traite. Toujours selon Frontex, les revenus annuels mondiaux du trafic des êtres humains atteignent environ 23 milliards d’euros. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ce trafic constitue la troisième source de revenus du crime organisé dans le monde, après les drogues et le trafic d’armes illégales.
Soixante pour cent des victimes de la traite dans l’UE sont des femmes, 25% des hommes et 15% des enfants et des jeunes. Le nombre d’hommes victimes est en augmentation et la plupart sont contraints au travail forcé. Ils viennent en majorité de quatre pays : Pakistan, Bolivie, Vietnam et Chine.

L’étendue réelle de la traite des êtres humains n’est pas connue précisément et les estimations varient beaucoup. Selon un chiffre prudent de l’ONU, le nombre de victimes dans le monde serait de 2,5 millions. Selon un groupe de travail ad-hoc de l’ONU, cité par Frontex, la traite est un esclavage moderne qui touche plus de personnes aujourd’hui que lors des 400 années du trafic d’esclaves dans l’Atlantique.

"Dodo la Saumure", ses bars à hôtesses et les services rendus aux notables lillois

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(...) Dodo la Saumure et "Béa" sont au coeur du dossier dit du Carlton, qui, avec ses parties fines et le nom de Dominique Strauss-Kahn en toile de fond, agite depuis deux semaines le milieu des notables lillois et la police du Nord. C'est notamment sur la base d'informations venues de Belgique que les policiers français ont décidé de mettre sur écoute des connaissances de Dominique Alderweireld. Parmi elles : des prostituées, et René Kojfer. L'homme, 70 ans, ancien commercial à la petite semaine, travaille depuis des années à l'hôtel des Tours, dans le Vieux Lille. L'établissement fut longtemps la propriété de la mutuelle de la police nationale avant d'être repris par Francis Henrion, le directeur du Carlton. Lorsque Francis Henrion a pris la tête de l'ancienne résidence policière pour la transformer en trois étoiles, il a gardé René Kojfer et l'a nommé responsable des relations publiques.
Tous deux, comme trois autres personnes - Hervé Franchois, le propriétaire des murs, David Roquet, un chef d'entreprise du bâtiment, et Emmanuel Riglaire, célèbre avocat du barreau de Lille - sont mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée". Tous sont impliqués à degré divers, mais René Kojfer joue un rôle-clé puisqu'il assure le lien avec la Belgique, et le fameux Dominique Alderweireld, une vieille connaissance.
A plusieurs reprises, René Kojfer joue le rôle d'"agent de réservation" de prostituées. C'est lui, par exemple, que Francis Henrion, le directeur du Carlton, charge d'organiser "une sortie chez Dodo" et de réserver trois filles. Lui également à qui l'on demande de faire venir des prostituées de Dodo en France, pour des soirées au restaurant. Il arrive aussi qu'il réserve des "chambres avec colis", à 800 euros la nuit, au Carlton de Lille. Lors de sa garde à vue, les policiers lui ont demandé s'il avait également envoyé des femmes pour la soirée parisienne qui s'est tenue au printemps dans un appartement avec terrasse-piscine à laquelle "Béa" et DSK auraient participé. Pas cette fois, jure René Kojfer. D'ailleurs, il ne s'est jamais rendu à Paris, affirme-t-il. En revanche, il a reconnu avoir présenté une dénommée Pauline à la compagne de Dodo "pour un entretien d'embauche".
Dominique Alderweireld ne recrute pas seulement des Françaises. Certaines jeunes femmes arrivent d'Europe de l'Est, "voire de beaucoup plus loin", assure un magistrat belge. "On a vu des filles commencer à se prostituer en Espagne, puis venir tenter leur chance dans le Nord où les passes sont mieux payées", complète un policier wallon. Dodo retiendrait 50 % sur les prestations des jeunes femmes affectées à ses établissements.
Qu'en est-il de René Kojfer ? Touchait-il également une commission en échange des filles qu'il présentait à son ami proxénète ou à ses connaissances en France ? Ou se contentait-il, comme le défend son avocat, Me Christophe Snyckerte de"rendre service" ? "Le volet français du dossier se résume à peu de chose, insiste ce dernier. Et, à ce stade, je constate que le volet belge est beaucoup plus volumineux."
Que d'autres, et notamment Dodo la Saumure, soient plus impliqués dans l'affaire, soit. Mais pour les enquêteurs, René Kojfer est "un proxénète international". L'intéressé lui-même a fini par l'admettre en garde-à-vue. Emeline Cazi

mercredi 19 octobre 2011

La tenancière du Cupidon condamnée à un an ferme

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Photo de Bernard Sivade.
(...) Maria Goncalves Da Conceicao, la tenancière du Cupidon a été condamnée cet après-midi à un an de prison ferme, 15 000 euros d'amendes, 23 000 euros de dommages et intérêts et une interdiction définitive d'exercer une activité commerciale. La gérante esr repartie libre.
(...) Lors de l'audience, le 21 septembre dernier, tout l'accablait. Les trois petits salons du Cupidon, ce bar de nuit de la rue de Sézanne, ont finalement livré leurs secrets inavouables. Des filles qui poussaient à la consommation, des bouteilles de champagne qui s'échangeaient entre 145 et 300 euros, des hommes qui savaient ce qu'ils auraient en échange : des relations intimes avec des filles qui n'avaient pas vraiment le choix… Des témoins qui diront tous la même chose : c'était de notoriété publique à Epernay. A la troisième bouteille, les faveurs tombaient !