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dimanche 16 octobre 2011

L'affaire du Carlton de Lille pourrait se déplacer vers Paris...

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Hier soir, ils ont mis en examen David Roquet, directeur d'une entreprise de travaux publics d'Annay-sous-Lens. Il a été placé en détention provisoirement, en attendant sa comparution devant le juge des libertés et de la détention, qui aura lieu mercredi.
D'ici-là, il préparera sa défense, avec un nouvel avocat. Son nom est apparu lors d'écoutes téléphoniques, puis lorsque deux des filles entendues dès le début de l'enquête ont raconté des « voyages » vers Paris, où elles ont eu des relations sexuelles tarifées avec un homme politique parisien.

C'est Roquet qui est désigné par ces deux filles comme l'un des organisateurs de ces expéditions, avec... un policier de premier plan de la région. Hier après-midi, Frank Berton, avocat de Fabrice Henrion, le directeur de l'hôtel Carlton, était très remonté, en évoquant ce volet « policier » de l'enquête. Il venait d'avoir vent de rumeurs de dessaisissement des juges ou des services de police lillois et ne décolérait pas : « Des fonctionnaires de police sont cités, dans cette procédure. Ce sont eux qui auraient intérêt à la délocalisation du dossier. Pourtant, il faut que toutes les responsabilités soient établies, même s'il s'agit de policiers haut gradés. » L'enquête est donc arrivée à un tournant très important. Jusqu'ici, cinq personnes ont été mises en examen.

René Kojfer, truculent chargé des relations publiques des hôtels concernés, personnage unanimement apprécié à Lille pour sa gentillesse et son entregent, est soupçonné d'avoir réservé des chambres et contacté des filles pour tout un tas d'amis qui n'avaient qu'un coup de fil à passer pour cela.
(...) Juste après lui, ce sont Francis Henrion - directeur du Carlton et propriétaire de l'hôtel des Tours - puis Hervé Franchois - propriétaire du Carlton - qui ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée. Les juges les soupçonnent d'avoir eu connaissance du trafic et d'avoir laissé faire, mais ils nient tous les deux. « Mon client n'est qu'un lampiste », dit Me Berton. Alors, qui sont les cadors ?
Sans doute pas Emmanuel Riglaire, avocat au barreau de Lille, qui aurait présenté à Kojfer une jeune femme devenue du coup prostituée. « Il est innocent de tout ce qu'on lui reproche et il le démontrera », dit Me Jérôme Pianezza, l'un de ses avocats.

Des policiers
On revient donc à David Roquet et au policier visé par la colère de Frank Berton. Cette fois, il n'est plus question de cinq à sept au palace, ni de virées friponnes en Belgique, dans les bars de Dominique Alderweireld. Ce « Dodo la saumure » qui fait figure de proxénète en chef, avec ses établissements tolérés, certes en Belgique, mais à condition que les filles qui y travaillent soient majeures.
Depuis quelques jours, « Dodo » dort en prison, de même que sa compagne, Béatrice Legrain, l'une des filles à raconter dans la procédure qu'elle est allée à Paris, gagner sa vie auprès de ce fameux homme politique dont l'identité fait fantasmer bien au-delà de la région.
Hier, à son cabinet, Me Berton ne faisait même pas mine de tomber des nues : « Oui, j'ai vu qu'un nom était donné, mais ce n'est pas à moi de le confirmer. D'ailleurs, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir si cet homme a eu des relations sexuelles avec des prostituées, mais qui les lui a amenées. Surtout s'il s'agit de policiers, et d'autant plus s'ils sont haut gradés ! » Hier matin, un policier lillois, chef d'un service de premier plan, a réuni ses collaborateurs, afin de les prévenir qu'il serait très probablement placé en garde à vue très bientôt.
D'autres policiers sont également cités dans la procédure, le plus souvent par le truchement des écoutes téléphoniques. Certains auraient donné quelques renseignements sur les « filles » chères à René Kojfer, d'autres l'auraient prévenu de la création d'une cellule policière spécialement dédiée au proxénétisme... peut-être rien que le quotidien de policiers entretenant leurs relations avec un « indic ». Ils devraient être rapidement entendus.

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