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mardi 25 octobre 2011

Chasse aux escort girls dans les hôtels

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Montluçon a sa place sur la route du sexe. Sur Internet, on trouve de nombreuses annonces d'« escort girls » qui, une fois contactées, donnent rendez-vous dans des hôtels du secteur.
« Je ne peux pas vous en parler, c'est un sujet sur lequel notre service de sécurité nous a demandé de rester très prudents. Désolé. » Ce gérant d'un hôtel de l'arrondissement de Montluçon ne cache pas son embarras. Dernièrement, il a dû faire face à une clientèle plutôt encombrante : des « escort girls » itinérantes, qui louent des chambres dans lesquelles elles s'adonnent à la prostitution.
« Je ne suis pas le seul à être concerné », assure-t-il. Selon nos informations, les endroits où il est possible de régler directement la chambre par carte bancaire, sans passer par la réception, seraient les plus ciblés.
Deux autres responsables d'établissements du secteur, qui proposent ce mode de paiement, nous ont affirmé qu'ils n'étaient même pas au courant du phénomène :(...) « Des escorts girls ? Je n'en ai pas connaissance, abonde une réceptionniste. Et si c'était le cas, bonjour la publicité ! »

La responsabilité des hôteliers engagée
Selon Franck Graviou, le procureur de la République de Montluçon, « plusieurs affaires » ont pourtant été traitées ces derniers mois, sur le ressort du TGI. Au moins deux l'ont été à la suite de signalements effectués par des hôteliers.
Au commissariat de Montluçon, on confirme avoir enquêté sur quatre cas de prostitution, depuis le mois de juin, dont trois dans des hôtels. « On a vérifié systématiquement, souligne le commissaire, Nicolas Pérez. Mais on n'a jamais trouvé la moindre trace d'un souteneur qui pourrait être à la tête d'un réseau structuré. »
Les hôteliers, même s'ils n'y sont absolument pour rien, doivent rester vigilants. Car la loi punit très sévèrement (*) le fait de « tolérer ou d'accepter » de la prostitution. « Ils doivent exercer un contrôle sur ce qui se passe chez eux, tranche le procureur. Là-dessus, leur responsabilité est très claire sur un plan judiciaire, si toutefois on arrive à établir qu'ils étaient au courant de ce qui se passait. »
Une seule solution, pour ceux qui ne veulent pas se retrouver avec une étiquette de maquereau collée dans le dos : prévenir la police, dès qu'ils remarquent des clientes suspectes. C'est ce qu'a fait l'hôtelier qui souhaite aujourd'hui garder le silence : « Pour l'instant, je n'ai plus de problème, dit-il. Mais ça peut revenir. »
La justice garde un oeil sur la situation. (...) « Ce qui nous intéresse, c'est de remonter un éventuel réseau et de trouver les proxénètes, souligne le procureur. Car j'en suis persuadé, les filles qui viennent dans les hôtels ne travaillent pas toutes seules. »

(*) Dix ans d'emprisonnement pour « proxénétisme hôtelier », 750.000 euros d'amende, une fermeture partielle ou totale de l'établissement, une confiscation du fonds de commerce et un retrait définitif de la licence de débit de boisson.

Tanguy OLLIVIER

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