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jeudi 20 octobre 2011

"Dodo la Saumure", ses bars à hôtesses et les services rendus aux notables lillois

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(...) Dodo la Saumure et "Béa" sont au coeur du dossier dit du Carlton, qui, avec ses parties fines et le nom de Dominique Strauss-Kahn en toile de fond, agite depuis deux semaines le milieu des notables lillois et la police du Nord. C'est notamment sur la base d'informations venues de Belgique que les policiers français ont décidé de mettre sur écoute des connaissances de Dominique Alderweireld. Parmi elles : des prostituées, et René Kojfer. L'homme, 70 ans, ancien commercial à la petite semaine, travaille depuis des années à l'hôtel des Tours, dans le Vieux Lille. L'établissement fut longtemps la propriété de la mutuelle de la police nationale avant d'être repris par Francis Henrion, le directeur du Carlton. Lorsque Francis Henrion a pris la tête de l'ancienne résidence policière pour la transformer en trois étoiles, il a gardé René Kojfer et l'a nommé responsable des relations publiques.
Tous deux, comme trois autres personnes - Hervé Franchois, le propriétaire des murs, David Roquet, un chef d'entreprise du bâtiment, et Emmanuel Riglaire, célèbre avocat du barreau de Lille - sont mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée". Tous sont impliqués à degré divers, mais René Kojfer joue un rôle-clé puisqu'il assure le lien avec la Belgique, et le fameux Dominique Alderweireld, une vieille connaissance.
A plusieurs reprises, René Kojfer joue le rôle d'"agent de réservation" de prostituées. C'est lui, par exemple, que Francis Henrion, le directeur du Carlton, charge d'organiser "une sortie chez Dodo" et de réserver trois filles. Lui également à qui l'on demande de faire venir des prostituées de Dodo en France, pour des soirées au restaurant. Il arrive aussi qu'il réserve des "chambres avec colis", à 800 euros la nuit, au Carlton de Lille. Lors de sa garde à vue, les policiers lui ont demandé s'il avait également envoyé des femmes pour la soirée parisienne qui s'est tenue au printemps dans un appartement avec terrasse-piscine à laquelle "Béa" et DSK auraient participé. Pas cette fois, jure René Kojfer. D'ailleurs, il ne s'est jamais rendu à Paris, affirme-t-il. En revanche, il a reconnu avoir présenté une dénommée Pauline à la compagne de Dodo "pour un entretien d'embauche".
Dominique Alderweireld ne recrute pas seulement des Françaises. Certaines jeunes femmes arrivent d'Europe de l'Est, "voire de beaucoup plus loin", assure un magistrat belge. "On a vu des filles commencer à se prostituer en Espagne, puis venir tenter leur chance dans le Nord où les passes sont mieux payées", complète un policier wallon. Dodo retiendrait 50 % sur les prestations des jeunes femmes affectées à ses établissements.
Qu'en est-il de René Kojfer ? Touchait-il également une commission en échange des filles qu'il présentait à son ami proxénète ou à ses connaissances en France ? Ou se contentait-il, comme le défend son avocat, Me Christophe Snyckerte de"rendre service" ? "Le volet français du dossier se résume à peu de chose, insiste ce dernier. Et, à ce stade, je constate que le volet belge est beaucoup plus volumineux."
Que d'autres, et notamment Dodo la Saumure, soient plus impliqués dans l'affaire, soit. Mais pour les enquêteurs, René Kojfer est "un proxénète international". L'intéressé lui-même a fini par l'admettre en garde-à-vue. Emeline Cazi

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