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lundi 24 octobre 2011

Lagarde suspendu, un avocat dénonce sa remise en liberté

Le commissaire Jean-Christophe Lagarde a été suspendu de ses fonctions samedi après avoir été mis en examen dans l'affaire de proxénétisme hôtelier à Lille tandis qu'un avocat d'un autre mis en cause dans cette affaire a dénoncé le fait qu'il n'ait pas été incarcéré.
Cette mesure disciplinaire de suspension a été signifiée à M. Lagarde samedi en fin d'après-midi: elle s'applique généralement à tous les policiers mis en examen et placés sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire, a précisé le ministère de l'Intérieur. 
M. Lagarde a été mis en examen vendredi pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux par les juges d'instruction chargés de l'affaire en lien avec l'hôtel Carlton de Lille.
Il a été placé sous contrôle judiciaire, mais aucune interdiction d'exercer ne lui a été signifiée, avait indiqué samedi matin le parquet de Lille. En revanche, le contrôle judiciaire lui "interdit de venir dans le Nord/Pas-de-Calais et d'entrer en contact avec tous les protagonistes de l'affaire", a-t-il ajouté.
M. Lagarde est la troisième personne, après l'avocat Emmanuel Riglaire et la femme d'affaires Virginie Dufour, à être laissée libre après sa mise en examen.
Les hommes d'affaires David Roquet et Fabrice Paszkowski, le propriétaire du Carlton, Hervé Franchois, son directeur Francis Henrion, et son chargé de relations publiques René Kojfer, ont été placés en détention provisoire.
Les demandes de remises en liberté de MM. Franchois, Henrion et Kojfer ont été rejetées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai au motif d'un "risque de concertation et de déperdition de preuves".
L'avocat de René Kojfer, incarcéré depuis le 6 octobre, a dénoncé samedi la remise en liberté du commissaire Lagarde, jugeant qu'il existe "deux poids-deux mesures" dans cette affaire, qu'il qualifie de "mascarade dont M. Kojfer et d'autres font les frais aujourd'hui".
"Dans la mesure où le risque de déperdition de preuves et de concertations s'appliquait a fortiori à un haut fonctionnaire de police, tout autant qu'aux acteurs secondaires de cette affaire, je m'attendais à la mise sous mandat de dépôt de M. Lagarde. Tel n'a pas été le cas à la plus grande stupéfaction de ceux qui s'intéressent de près ou de loin à cette affaire", s'est insurgé Me Christophe Snyckerte dans un communiqué.
Selon l'avocat, il existe "deux poids-deux mesures" dans cette affaire, entre les "lampistes" placés en détention et les personnages d'"un second volet soigneusement fermé", laissés libres. 
Pour Me Snyckerte, cela relève d'une "justice de classes" et d'un "corporatisme exacerbé". Il a demandé la "libération immédiate" de son client.

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