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vendredi 21 octobre 2011

Face au malaise de la police, Claude Guéant promet des mesures

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Le patron du renseignement mis en examen dans une affaire d'espionnage de journalistes, le numéro deux de la police judiciaire (PJ) de Lyon écroué, un commissaire en garde à vue dans une affaire de proxénétisme à Lille... Ces dernières semaines, plusieurs affaires ont secoué la police, suscitant inquiétudes et malaise dans ses rangs, au point que le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a annoncé vendredi 21 octobre de prochaines initiatives pour renforcer la déontologie policière.
La scène se déroule mercredi à Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), entre lac et casino, où a lieu le congrès du second syndicat d'officiers de police, Synergie. L'assistance – des commissaires, des commandants ou des directeurs de la police – attend Claude Guéant, qui doit prononcer le discours de clôture. "Alors, et Lille ? On en est où, tu le sais ?" entend-on dans les conversations qui se nouent.
Lille, c'est bien sûr l'affaire de proxénétisme dans laquelle a été placé en garde à vue, jeudi, le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord. L'affaire est sur toutes les lèvres. Comme celle de l'ancien numéro 2 de la PJ de Lyon, Michel Neyret, incarcéré le 3 octobre pour "corruption" et "trafic d'influence" en raison de ses liens avec le milieu. Neyret et Lagarde, disent ces policiers, sont "deux grands flics". Personne n'imaginait qu'ils puissent "tomber si brusquement".

"CELA DONNE UNE MAUVAISE IMAGE DE LA POLICE"
(...) Par-dessus ce mal est venue ensuite se greffer la mise en examen du chef du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, très haut fonctionnaire proche de Nicolas Sarkozy, qui a admis le 17 octobre, devant la justice, avoir cherché à identifier la source d'un journaliste du Monde par l'analyse de ses factures téléphoniques détaillées.
La semaine prochaine, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale (DGPN), un autre très "grand flic", doit être entendu dans ce dossier. "Cela donne une mauvaise image de la police dans l'opinion" et suscite "la préoccupation de nos collègues", a admis vendredi le "patron" de Synergie, Patrice Ribeiro. "Mais il ne faut pas tout mélanger, des affaires de délinquance et d'autres plus politiques."
"C'est triste", a déploré Dominique Achispon, son homologue du Snop, le syndicat majoritaire des officiers, qui "se posent des questions sur leur métier". Sylvie Feucher, secrétaire générale du syndicat majoritaire chez les commissaires, a annoncé vendredi qu'elle lançait un "appel" pour "tirer les leçons de ce climat"."Pourquoi tant d'affaires en même temps ? L'administration doit organiser un débat, un debriefing", dit-elle.

"UNE LIGNE JAUNE À NE PAS FRANCHIR"
Au cours d'un déplacement dans l'Ain consacré à la sécurité en milieu rural, Claude Guéant a annoncé vendredi qu'il allait prendre des "initiatives dans les semaines qui viennent" en matière de déontologie policière, après les différentes affaires judiciaires de Lyon et de Lille. Le ministre a reconnu qu'"à Lyon, aujourd'hui vraisemblablement à Lille, quoiqu'il ne faille pas préjuger des décisions de justice, nous avons des policiers qui ont fauté". Pour lui, "ces incidents sont de nature à nous faire réfléchir à ce qu'il convient de faire pour éviter [qu'ils] se renouvellent."
Il y a "une ligne jaune à ne pas franchir, et un homme seul peut, parfois, ne pas apprécier exactement le seuil de ce franchissement", a-t-il poursuivi. "Le ministre de l'intérieur que je suis doit aussi prendre des initiatives pour faire en sorte pour que des policiers qui se trouvent en situation délicate au contact des voyous ne soient pas laissés seuls." Il a évoqué "un soutien déontologique et juridique plus fort" aux agents des forces de l'ordre.
Selon le ministère de l'intérieur,"plus de 3 000 sanctions" sont prononcées chaque année contre des policiers, le "plus fort taux" parmi tous les corps de fonctionnaires.

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