Au-delà de la prostitution sous contrainte

Un site dédié à l'actualité du proxénétisme et de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle

vendredi 9 décembre 2011

Guatemala : deux Jordaniens arrêtés pour traite présumée d’êtres humains

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Deux Jordaniens et deux Guatémaltèques ont été arrêtés mercredi par la police au Guatemala, accusés de faire partie d’une bande qui se livre à la traite d’êtres humains à destination de la Jordanie, a annoncé le ministre de l’Intérieur Carlos Menocal.

Les quatre personnes interpellées sont soupçonnées de trafic d’êtres humains, de falsification de documents et d’association de malfaiteurs.
L’enquête des autorités avait commencé en juin après le rapatriement de Jordanie de onze Guatémaltèques qui ont dénoncé leurs conditions de travail dans ce pays, frôlant selon eux l’esclavage.
Ces onze personnes avaient répondu à une annonce publiée le 10 mai dans des médias guatémaltèques et proposant un travail domestique ou la garde d’enfants en Jordanie pour un salaire de 400 dollars par mois.
"Pendant leur séjour en Jordanie, les victimes ont été logées dans des immeubles précaires sans eau potable ni électricité" tandis que l’on vendait leur travail dans des conditions d’esclavage, a expliqué M. Menocal. Elles travaillaient 18 heures par jour et n’avaient droit qu’à un seul repas par jour, a-t-il précisé.
Les noms des deux Jordaniens arrêtés sont, selon la transcription des autorités locales, Mahmud Ali Ayed Altubasy et Mohamad Ali Ayed Tobasi Fares.

GUATEMALA, 7 déc 2011 (AFP)

dimanche 27 novembre 2011

Prostitution chinoise: le tabou du proxénétisme

De plus en plus de Chinoises arpentent les rues de Paris. Souvent sans papiers, elles disent se tourner vers la prostitution pour survivre, et non sous l'influence de proxénètes. La police, elle, parle de "filières de souteneurs". Enquête. 

Cinq, dix, quinze, vingt femmes... La file d'attente ne cesse de grossir, un rien désordonnée. Il est 20 h 30 ce mercredi, et une trentaine de Chinoises s'approchent du bus multicolore de Médecins du monde (MDM). Garé en double file avenue de Flandres, secteur populaire du nord de Paris, ce véhicule baptisé "Lotus Bus" restera une heure, clignotants allumés, avant de filer vers Belleville. Les femmes guettent l'ouverture des portes. Certaines s'impatientent: le "travail" n'attend pas, lui. 
Ici, la mode est plus au jeans qu'à la minijupe, l'âge oscille entre 30 et 50 ans. Mei Mei, l'une des plus bavardes, a dépassé la quarantaine. Avec elle, pas d'hésitation: elle parle vite et sans détour, en mandarin plutôt qu'en français. Sur son visage, nulle trace de maquillage: elle n'use d'aucun artifice pour attirer le client. Avec son tee-shirt délavé et ses cheveux tirés à la hâte, on la dirait partie pour un footing et non pour glaner quelques préservatifs auprès de l'association. Les passants asiatiques du quartier n'aiment guère cet étonnant ballet. "Elles nous font honte, lâche une quadragénaire en mandarin. Des putes!" 

Se prostituer pour "contrôler sa vie"...
Trois fois par semaine, les bénévoles de MDM viennent distribuer conseils, gels lubrifiants et préservatifs aux prostituées chinoises. En 2002, année de sa création, le programme avait reçu environ 300 femmes. Elles sont désormais plus de 650 à en bénéficier. La plupart connaissent le même parcours: la misère en Chine, l'arrivée clandestine en France, la prostitution comme gagne-pain. 
Mei Mei est de celles-là. En 2003, elle quitte son pays, un travail d'ouvrière mal payé et un mari avec lequel elle ne s'entend pas. Comme bien des compatriotes, elle vivote un temps, d'abord nounou, puis caissière. "Je devais travailler sept jours sur sept pour 600 euros par mois", se souvient-elle. La prostitution lui apparaît alors comme un bon moyen de "contrôler [sa] vie". "Je vais peut-être vous étonner, mais ces hommes sont seuls, moi aussi... Tout cela est logique finalement." Elle assure vendre son corps "occasionnellement" à des clients qu'elle connaît ou qui lui ont été recommandés. "Je veux juste avoir de quoi vivre, souligne-t-elle. Je m'arrête à environ 800 euros par mois." 

A la différence de beaucoup d'autres, Mei Mei témoigne sans gêne, consciente d'avoir "une existence très correcte", loin des dortoirs collectifs ou des passes dans les bois. Elle partage un modeste appartement, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), avec deux autres filles, et affirme n'avoir aucun enfant à entretenir au pays. Son indépendance lui tient à coeur. Tous ses choix semblent tourner autour de cet idéal. 
Dans ce milieu hermétique, la question du proxénétisme est taboue. Aucune ne parle de souteneurs. Les bénévoles de MDM, habitués à suivre ces femmes, assurent, eux aussi, qu'elles ne subissent aucune pression. "Mariées ou divorcées, elles partent seules, avec l'idée qu'il est facile d'avoir un travail et de l'argent ici, raconte le docteur Ai Anh, volontaire au "Lotus Bus". Ce travail, elles n'imaginent pas que c'est la prostitution." Une fois sur place, la réalité s'impose: sans papiers, pas d'emploi déclaré. Les Chinois installés de longue date à Paris ne leur proposent que des petits boulots sous-payés, souvent perçus comme humiliants. D'où, pour certaines, l'appel de la rue... Avec ou sans "souteneur", tout le mystère est là. 

Un choix difficile, mais il s'agit bien d'un choix 
"Il y a un fantasme du proxénète, rétorque le docteur Ai Anh. Ces femmes ne sont pas victimes de traite. Elles ont fait un choix difficile, mais il s'agit bien d'un choix." Tim Leicester, autre membre de l'association, se montre plus nuancé, reconnaissant que certaines personnes doivent parfois "profiter de ces femmes en situation de faiblesse" et que des "échanges d'argent" peuvent avoir lieu. Tout au plus parle-t-il de "micmac", mais de "mac", jamais. 
La brigade de répression du proxénétisme (BRP) n'hésite pas, elle, à franchir ce cap sémantique. "Gagner de l'argent sur le dos d'une prostituée, quel que soit le moyen, c'est être proxénète", explique le patron de la BRP, le commissaire Christian Kalck. D'après lui, il existerait bien des réseaux liés à ce "marché" florissant. Le contrôle exercé sur les "filles" ne ressemble en rien aux méthodes, souvent ultraviolentes, des souteneurs d'Europe de l'Est (Bulgarie, Albanie, surtout). Les femmes ne sont pas forcées à se prostituer, mais elles doivent souvent reverser une partie de leurs gains pour pouvoir continuer à se vendre. Ainsi l'arrestation, le 5 octobre, à Paris d'un couple de proxénètes chinois a permis de démanteler un réseau d'une trentaine de femmes, dispersées dans six appartements du quartier de Belleville. "Le couple les repérait dans la rue puis prospectait pour leur trouver un lieu de travail, indique le chef de la BRP. Celles-ci leur étaient ensuite redevables." 

Un business fructueux organisé de Chine
Dans cette forme de proxénétisme, le mécanisme financier est souvent le même. Les 30 à 40 euros de la "prestation" sont vite redistribués. En premier vient la "grande soeur", la copine qui introduit l'intéressée dans le circuit et prend sa commission au passage. Arrivent ensuite les propriétaires de l'appartement de "fonction", à l'image du couple arrêté dernièrement. Ceux-là ponctionnaient 10 euros par passe et par fille depuis au moins un an. Ajoutons enfin les intermédiaires, chargés de mettre en contact locataires et loueurs. "C'est de l'argent facile, alors chacun veut sa part", résume Christian Kalck. Ce business est si fructueux qu'il s'organise désormais de Chine. Depuis peu, les enquêteurs spécialisés notent l'arrivée en France de femmes venues dans le seul but de se prostituer. 
D'après eux, ces réseaux sont gérés par des passeurs chinois en contact direct avec des compatriotes établis à Paris. Ces derniers logent les nouvelles venues, les surveillent, et collectent l'argent. Les passeurs, restés au pays, peuvent ainsi récolter entre 7000 et 14 000 euros par "fille". Selon Christian Kalck, le phénomène est encore limité, mais Paris et Pékin unissent leurs efforts, depuis 2010, pour démanteler ces organisations en germe. A condition, toutefois, de pouvoir décrypter leur stratégie. "Comment savoir si elles viennent pour se prostituer ou non? demande Christian Kalck. Ce que nous voyons, ce sont des femmes mises dans une situation où elles n'ont pas d'autre choix. A partir de là, il y a proxénétisme." 
En attendant son petit sac de préservatifs devant le bus, Mei Mei paraît bien loin de ces considérations. A l'entendre, le sexe est un moyen au service d'une fin qu'elle espère heureuse. Un de ses clients réguliers vient d'ailleurs de la demander en mariage. "Est-ce que je suis prête à ce sacrifice juste pour avoir des papiers?", s'interroge-t-elle. Cet homme, elle ne l'aime pas. Mais vendre son corps une fois pour toutes lui permettrait au moins de rester en France.

jeudi 24 novembre 2011

Paris : vingt proxénètes roumains sous les verrous

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Issus de trois clans, ils faisaient travailler une quarantaine de femmes à Paris. Zoom sur ces réseaux très hiérarchisés et violents.

Chaque année, les policiers parviennent à faire tomber en moyenne un gros réseau de proxénétisme roumain sur Paris. Dernière affaire en date : vingt personnes, issues de trois clans, ont été déférées vendredi devant la justice dans le cadre d'un démantèlement d'un réseau qui opérait sur les boulevards des Maréchaux (XVIII e et XIX e ) et au bois de Boulogne (XVI e ). Une quarantaine de Roumaines étaient contraintes, par le biais de violences physiques voire sexuelles, à se prostituer tous les jours pour le compte d'un clan.
Une affaire qui illustre bien la façon de procéder de ces proxénètes roumains, bien implantés à Paris depuis une dizaine d'années. Comme nous l'explique une source policière, le recrutement de ces prostituées se fait la plupart du temps directement en Roumanie. Un garçon, appartenant à un clan, séduit une jeune femme et lui promet ensuite l'eldorado à Paris. Sur le trajet qui la mène en France, la compagne est mise au courant de ses futures activités. Si elle refuse de se soumettre, elle est violée et menacée.

Une «taxe de rue»
Une fois arrivée dans la capitale, la jeune femme se prostitue pour le compte de son petit ami, à qui elle verse l'intégralité de ses revenus, telle une véritable esclave sexuelle. Ce dernier verse à son tour à un clan une «taxe de rue», d'environ 50 euros par jour, pour un emplacement, souvent situé au bois de Boulogne. Il verse également de l'argent si le couple vit dans un campement régi par ce même clan. Les conditions de vie y sont déplorables. «Généralement, une petite caravane, avec à l'intérieur un vieux matelas, un chauffage à gaz et une bougie comme seule source de lumière», rapporte la source policière.
Un mode de fonctionnement clanique, donc, souvent très violent. L'argent récolté par les chefs, appartenant à la même famille, est régulièrement envoyé en Roumanie, la plupart du temps par mandats. Sur place, il est investi dans des biens immobiliers, souvent de grandes maisons. Dans le cadre du réseau qui vient de tomber, le procureur de la République de Paris a indiqué que, sur douze mois, 57.000 euros avaient été transférés en Roumanie par des bons Western Union.
Contrairement aux idées reçues, les prostituées, elles, sont rarement mineures. Généralement, elles sont «enrôlées» vers les 18 ans. Mais sur la voie publique, les âges sont divers : car en plus de recruter directement dans leur pays, les chefs de clan, souvent originaires du centre de la Roumanie, prostituent également les membres de leur famille : femme, sœur, fille, nièce et cousine. Les écoutes téléphoniques de ces proxénètes révèlent qu'ils parlent entre eux de «valises» et «colis» pour évoquer ces femmes.
Sur la voie publique, tout est fait pour que les prostituées, qui maîtrisent déjà mal le français, restent isolées, afin qu'elles ne cherchent à s'échapper ou à se confier à une association. La plupart du temps, ce sont les femmes des chefs de clan qui les surveillent pendant leurs journées de travail, les proxénètes préférant ne pas physiquement s'exposer, de peur de se faire arrêter.
En tout, il y aurait environ une centaine de Roumaines qui se prostitueraient actuellement dans Paris intra-muros. Et, selon l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), cette prostitution est en hausse : alors qu'en 2006, seules 5 % des prostituées arrêtées en France pour racolage sur la voie publique étaient roumaines, elles représentent aujourd'hui 16,5 % des arrestations.

Trafic de jeunes filles : Elle leur mettait des épices dans le vagin si....

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« Ce n’est pas normal ce que vous faites. Nous sommes en démocratie et la prostitution n’est pas un crime. Allez à Kôkô, vous verrez pleine de femmes prostituées », se plaignait Hélène en la langue anglaise lorsque la presse s’attelait à faire des photos. Ancienne prostituée elle-même, sur un des sites aurifères de Houndé sous le couvert d’un gestionnaire de débit de boisson, Hélène y « travaillait » avec la complicité de son époux. Victime d’une brûlure, la rendant ainsi incapable de séduire les clients, elle va mûrir l’idée de livrer des jeunes filles à la prostitution sur le site, toujours avec la complicité de son mari. Approchées intelligemment par des proxénètes professionnels aux noms de JB, (qui restent d’ailleurs inconnus), on promettait à ces « clients » un avenir radieux aux Etats-Unis ou en France. Elles vont alors suivre ces derniers du Nigéria au Burkina Faso afin de parvenir à « l’eldorado ».

Mais leur itinéraire prendra fin sur le site aurifère de Houndé, où elles sont « vendues » au couple Nwafor contre la somme de trois cent mille f cfa chacune. Dépossédées de leurs pièces d’identité et autres documents, de même que de leurs téléphones, Hélène et son époux leur apprendront qu’elles doivent se prostituer pour rembourser leurs sommes versées et autres frais de voyage. Ainsi, cinq filles d’origine nigériane seront rebaptisées dans le but de cacher leur vraie identité. Déborah alias Tina, Sandra alias Anita, Loveth alias Ange, Edith, et Gift alias Irène, tels seront leurs noms. Et pour les faire taire, elles seront conduites chez un féticheur. Ce dernier leur fera jurer sur un fétiche de ne jamais tromper le couple Nwafor. Pour cela, les filles boiront une potion à la « qualité douteuse ».

Elles devront alors verser chacune 1 million de FCFA avant de recouvrer leur liberté. Les filles se prostituaient alors quotidiennement et étaient obligées de verser à leur patronne au moins 15 000 à 18 000F CFA par jour. Hélène tenait un cahier de comptes dans lequel elle mentionnait 10 000F devant le nom de chaque fille, le reliquat des sous étant dépensé pour la nourriture et le logement. Faisant ce « boulot » depuis près de 5 mois, Tina a pu reverser 436 000 F, Anita 328 000 F, Ange 220 000 F, Irène 150 000 F, et enfin Edith 1 million. La dernière citée a pu solder sa part après une année de prostitution. En outre, à entendre Gilbert, lorsque celles-ci n’arrivaient pas à verser la somme requise, elles subissaient toute sortes de sévices : on les mettait à genoux sur des cailloux, et pire, Hélène introduisait même des épices dans leurs sexes lorsqu’elles se montraient paresseuses.

Ces faits, selon l’adjudant chef major sont répréhensibles par la loi relative à la traite des personnes par des pratiques similaires. Il faut dire que les filles n’avaient aucun moyen pour dénoncer de tels faits. Elles ne parlent que l’anglais et il a fallu l’aide d’une personne de bonne volonté pour les sortir de ce cauchemar. Les hommes de sécurité appellent donc les filles ou femmes à être « vigilantes » pour ne pas se retrouver dans de pareilles situations à l’étranger. La collaboration de la population a une fois de plus été sollicitée pour traquer toute personne qui tenterait de telles pratiques.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

Prison requise pour le tenancier de lupanars soleurois

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Un tenancier de lupanars soleurois qui comparaît depuis lundi devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone risque 8 ans et demi de prison pour avoir contraint 143 Brésiliennes à la prostitution. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a requis mercredi soir cette peine contre l’accusé, âgé de 60 ans.
Pour le MPC, il est avéré que cet ancien boucher a exploité un réseau professionnel de prostitution avec l’aide de ses quatre co-accusés. Il a requis des peines allant de deux et demi à trois ans de prison à l’encontre de ses acolytes: un autre Soleurois de 63 ans, une Capverdienne de 57 ans ainsi que deux Brésiliennes.
Ces cinq personnes doivent notamment répondre de traite d’êtres humains, de proxénétisme, de séquestration et blanchiment d’argent. Elles sont accusées d’avoir attiré en Suisse entre 2001 et 2006 de jeunes Brésiliennes, provenant d’une région très pauvre, avec de fausses promesses de travail.
Une fois arrivées en Suisse, les femmes étaient conduites dans des bordels du canton de Soleure. Elles y apprenaient qu’elles devraient travailler pour rembourser les frais de voyage, des sommes allant de 9000 à 16.000 francs.

Aucun regret
Lundi, lors de l’ouverture du procès, les accusés ont soutenu que ces femmes savaient qu’elles allaient se prostituer. Des Brésiliennes se prostituant dans les maisons closes du principal accusé ont informé leurs amies et parentes de cette possibilité de travailler en Suisse, ont affirmé les prévenus. 
Pour le MPC, le patron du lupanar a agi par pur appât du gain. Il est responsable d’avoir forcé ces femmes à la prostitution de manière inhumaine.
Depuis le début du procès, l’homme n’a pas exprimé le moindre regret. Les trois femmes, qui étaient chargées de contrôler et d’accompagner les prostituées, ont en revanche avoué les faits. Quant au Soleurois de 63 ans, il a tenté de diminuer sa responsabilité. Selon l’acte d’accusation, cet ancien électricien a pourtant joué un rôle important dans l’affaire.
Le procès devrait se poursuivre jeudi, avec notamment la plaidoirie de l’avocat du principal accusé. Le jugement devrait tomber le 1er décembre.

mercredi 23 novembre 2011

Les avocats de Nafissatou Diallo veulent utiliser l'affaire du Carlton


La justice américaine était-elle au courant de l'affaire du Carlton avant qu'elle n'éclate en France? Les avocats de Nafissatou Diallo en sont persuadés. Selon Me Doug Wigdor, l'un des conseils de la femme de chambre du Sofitel, un échange "crucial" aurait même eu lieu entre la juge qui présidait à New York l'audience de mise en accusation de Dominique Strauss-Kahn - le 16 mai 2011 - et le substitut du procureur, Artie McConnel. 
D'après le compte rendu d'audience, que s'est procuré Le Parisien, la juge demande au procureur qui vient de mentionner un précédent imputable à DSK: "Pourrais-je savoir à quoi fait référence le fait précédent évoqué? Cette enquête se déroule-t-elle aux Etats-Unis ou ailleurs?" Question à laquelle le procureur répond: "Je crois bien que c'est à l'étranger." 
Or, en France, l'affaire Banon n'existe pas. La romancière Tristane Banon porte plainte pour tentative de viol contre l'ex-directeur du FMI le 4 juillet. Le "précédent à l'étranger" ferait donc référence à l'affaire du Carlton de Lille
D'après les informations du Parisien, le nom de Dominique Strauss-Kahn est apparu dans l'enquête sur le réseau de proxénétisme lié à l'hôtel de luxe dès le lendemain de son arrestation à New York. A cette date, René Kojfer ignore qu'il est placé sur écoute. Or, lors d'échanges téléphoniques, le chargé des relations publiques du Carlton mentionne à plusieurs reprises le nom de l'ancien patron du FMI. Des conversations toutes retranscrites sur procès-verbal dès le 16 mai. 

"DSK considère les femmes comme des objets"
Les avocats de Nafissatou Diallo espèrent que l'affaire lilloise leur profitera dans la procédure civile engagée outre-Atlantique après l'abandon des charges pénales le 23 août dernier. "Cela confirme ce que nous savions déjà, sur le fait que DSK considère les femmes comme des objets, affirme Me Doug Wigdor. Plus on en apprend sur lui, et plus nous avons d'éléments pour montrer qu'il maltraite les femmes."

Proxénétisme : prison ferme pour les gérants


Loin de l'indolence grivoise qui entourait le Club, ce bar à hôtesses du quartier de la gare de Bergerac, institution locale peu discrète depuis 1987, les juges ont posé le mot tabou de « proxénétisme ». Et c'est à ce titre que la gérante Lydie Savary, 61 ans, a été condamnée hier à 24 mois de prison, dont 18 mois avec sursis, et une amende de 25 000 euros. Le délibéré du tribunal correctionnel prévoit aussi 12 mois d'emprisonnement pour son mari Didier, dont six mois avec sursis et une amende de 20 000 euros, et dix mois avec sursis pour leur collaboratrice Patricia Authier.
Le couple ne devrait pas être incarcéré, les peines étant aménageables. Mais par ce délibéré, et même si le ministère public avait requis 30 mois de prison contre Lydie Savary, le tribunal considère que les faits de prostitution encadrée sont avérés.
Le 25 octobre dernier, à la barre, « Lydie » - souvent appelée ainsi, à Bergerac - avait minimisé l'affaire, évoquant des hôtesses qui poussaient certes à la consommation, mais feignant d'ignorer les rapports sexuels échangés contre le prix de consommations. Elle se décrivait « un peu fatiguée, un peu déprimée » depuis des mois, et désormais « ruinée ». L'établissement, situé cours Alsace-Lorraine, près de la gare, est à vendre depuis plusieurs mois.

Écoutes téléphoniques
C'est en enquêtant sur un trafic de stupéfiants qu'en juin 2010 les gendarmes sont remontés jusqu'au club : des consommatrices, surveillées via des écoutes téléphoniques, s'adonnaient à la prostitution occasionnelle, au Club. Une descente a permis de constater les faits en flagrant délit. On y pratiquait une prostitution dite « au bouchon », c'est-à-dire qu'à un certain niveau de facture, les clients pouvaient s'installer dans une alcôve avec une des « filles ». Celles-ci, d'après l'enquête, recevaient 10 % sur chaque bouteille de champagne vendue 200 euros.
Le 25 octobre dernier, c'était un peu le procès d'un tabou de sous-préfecture. Me Blazy, qui défendait les Savary, avait tonné contre l'hypocrisie de la justice qui aurait pu poursuivre l'établissement vingt ans plus tôt, et bien d'autres partout en France. Il défendait presque un lieu sanitaire, où les clients trouvaient un réconfort aussi moral qu'intime. Pour le tribunal, ces rapports restaient tarifés et le couple en touchait les bénéfices. C'est la définition du proxénétisme.

Meurtre d'un cafetier à Besançon : Le suspect doit être déféré

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Alors qu'un homme âgé de 31 ans a déjà été mis en examen pour « proxénétisme » (et non pour meurtre ou complicité de meurtre comme l'a précisé son avocat), un autre jeune homme âgé de 20 ans, soupçonné d'être le meurtrier de Pascal Legal, devrait être déféré ce mercredi au parquet et mis en examen. Mais pour l'heure, le motif de cette dernière reste inconnue.
Pascal Legal, cafetier bisontin de 44 ans, avait été retrouvé le 14 novembre dernier à son domicile, au dessus de son établissement, le corps lardé de 99 coups de couteau, vidé de son sang et simplement revêtu d'un peignoir. Vers midi, un employé inquiet de ne pas voir le propriétaire descendre avait donné l'alerte. L'appartement étant fermé à clé, les pompiers avaient brisé une fenêtre pour pénétrer dans le logement. Pascal Legal aurait diné la veille avec un convive, qui aurait pris soin de verrouiller l'appartement à son départ après avoir dérober plusieurs objets de valeur.

Vive émotion dans le milieu homosexuel bisontin
Après la garde à vue de ces deux hommes, le plus âgé a donc été mis en examen pour « proxénétisme », accusé d'avoir mis en relation de jeunes prostitués avec le cafetier et placé sous contrôle judiciaire. En revanche, le suspect le plus jeune, toujours en garde à vue, doit être présenté devant le juge d'instruction ce mercredi pour une probable mise en examen.
La mort de Pascal Legal a suscité une vive émotion dans la préfecture du Doubs. Dimanche, des centaines de personnes ont rendu hommage au patron du café-restaurant, lieu de rendez-vous, entre autre, des homosexuels bisontins.

Affaire Carlton: un responsable policier entendu par la police des polices


LILLE (AFP) - Un responsable policier a été placé en garde à vue mercredi matin par l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) dans le cadre de l'affaire de proxénétisme présumé liée à l'hôtel Carlton de Lille, a-t-on appris de sources judiciaire et policière.
Ce policier, ancien chef d'une brigade de lutte contre le proxénétisme dépendant de la sécurité publique, qui était en contact avec l'ancien responsable des relations publiques de l'hôtel Carlton René Kojfer, était entendu par les enquêteurs de la police des polices à Lille, selon cette source, confirmant une information de France Info.
Une source policière se montrait toutefois prudente sur ce qu'il était susceptible d'être reproché à ce policier.
L'homme, qui travaille toujours à la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) du Nord, est le troisième policier placé en garde à vue dans cette affaire, après l'ancien chef de la police du Nord, Jean-Claude Menault, qui n'a pas fait l'objet de poursuites et a été muté à Paris, et le chef de la Sûreté départementale du Nord, le commissaire Jean-Christophe Lagarde.
Ce dernier avait été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux et laissé libre sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss Kahn pour des parties fines. Il a été suspendu de ses fonctions.
Huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont quatre se trouvent toujours en détention provisoire. Outre les faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, certains des mis en examen sont poursuivis pour escroquerie, abus de biens sociaux (ABS) et recel d'ABS.

David Roquet, directeur d'une filiale du groupe Eiffage mis en examen dans cette affaire et placé depuis lors en détention provisoire, est convoqué devant les juges d'instruction le 13 décembre, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Directeur de Matériaux enrobés du Nord, M. Roquet est soupçonné d'avoir réglé des frais liés à des parties fines avec des prostituées auxquelles Dominique Strauss-Kahn aurait participé.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (Nord) a par ailleurs décidé mercredi de maintenir en détention René Kojfer, chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton de Lille, a-t-on appris de source judiciaire.
Mis en examen et écroué pour "proxénétisme aggravé commis en bande organisée" le 6 octobre, René Kojfer est le premier à avoir été poursuivi dans ce dossier. Il doit être entendu le 7 décembre sur le fond de l'affaire par les juges d'instruction.
Il a été mis à l'écart depuis une dizaine de jours à la maison d'arrêt de Sequedin car "il craint pour sa sécurité et son intégrité physique". "Il a été auxiliaire des services de police dans certaines circonstances particulières, notamment en matière de lutte contre le proxénétisme", a rappelé son avocat Me Christophe Snyckerte.
"Sa santé ne cesse de se dégrader", a-t-il indiqué, expliquant que son client, âgé de 69 ans, souffrait d'"une profonde dépression".
La chambre de l'instruction devait également examiner mercredi la demande de remise en liberté d'Hervé Franchois, propriétaire du Carlton, mais il s'est finalement désisté, a-t-on ajouté de source judiciaire.

© 2011 AFP

samedi 19 novembre 2011

Retour de la prostitution à Paris


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Retour de la prostitution à Paris
Alors qu'une nouvelle loi devrait bientôt permettre de traiter les clients comme des délinquants.La prostitution fait un retour en force dans les rues de la capitale. Des centaines de femmes ont investi certains quartiers.

Carlton : deux prostituées racontent


Lien source. (...) Elles ont eu comme clients plusieurs protagonistes impliqués dans l'affaire de proxénétisme du Carlton de Lille. Le Parisien-Aujourd'hui-En-France publie jeudi les PV d'audition de deux prostituées entendues en octobre dernier par les enquêteurs. Les deux femmes mettent notamment en cause René Kojfer, responsable des relations du Carlton de Lille qui leur aurait "fourni" à l'époque quantité de clients, parmi lesquels Dominique Strauss-Kahn. Ces dernières décrivent un réseau très organisé, de Lille à Washington.



Dans un hôtel chic
"Il ne m'a pas violentée, mais on sentait qu'il aimait les rapports de force". Mounia, citée par Le Parisien, raconte ainsi aux enquêteurs sa première rencontre avec l'ancien patron du FMI, organisée par le biais d'Emmanuel Riglaire, l'avocat lillois de celle-ci, aujourd'hui mis en examen pour proxénétisme dans ce dossier.
C'était au printemps 2010, dans un hôtel chic de la capitale parisienne. La prostituée se retrouve alors avec une "brune" et une "blonde" dans un duplex avec piscine et terrasse, peut-on lire dans Le Parisien.
Trois jours plus tard, Mounia décrit cette fois-ci aux enquêteurs un DSK "brusque". "Il me prenait par la nuque, les cheveux, les poignets. J'étais en larmes", confie Mounia, aujourd'hui partie civile dans cette affaire. Des relations toutefois "consenties" pour lesquelles Mounia, qui précise avoir "arrêté" la prostitution en mai dernier, a été rétribuée 900 euros.



3 jours à Washington pour 2.400 euros
Florence, 30 ans, s'assume de son côté comme une "libertine". Cette escort-girl "occasionnelle" explique avoir eu onze rencontres "libertines" échelonnées sur six ans avec DSK. Des rencontres systématiquement réglées en liquide par Fabrice Paszhowski, un entrepreneur lillois, mis en examen pour proxénétisme aggravé et écroué dans ce dossier. Des rendez-vous très libertins, avec des couples, des hommes et de nombreuses filles.
La jeune femme évoque notamment un séjour de trois jours à Washington accompagnée de sa meilleure amie. Les deux femmes y retrouvent DSK et des amis de ce dernier. Une "escapade" pour laquelle Florence et son amie se partagent 2.400 euros.
Et l'escort- girl ne garde pas forcément un mauvais souvenir de ses rencontres avec l'ancien patron du FMI : "des petites sauteries qui sont des moments agréables qui payent bien".

Nîmes, Affaire de proxénétisme : quatre suspects incarcérés


Trois roumains et un jeune homme natif de Nîmes ont été hier déférés au palais de justice de Nîmes. Ils sont soupçonnés dans une affaire de proxénétisme aggravé mise au jour par la Sûreté départementale du Gard.
Leur cas a donné lieu au renvoi du dossier devant le tribunal correctionnel dans le cadre d’une comparution immédiate. En fin d’après-midi, face à la présidente Jacquot-Perrin, dès le début de l’examen du dossier, les trois hommes originaires de Roumanie ont demandé un délai pour préparer leur défense.
Le quatrième prévenu souhaitait pour sa part être jugé immédiatement. Le vice-procureur Arnaud Massip a demandé le maintien en détention des quatre mis en cause en attendant leur jugement.
Les avocats de la défense Maîtres Morgane Armand et Marie Godard ont souligné que le principe de liberté devait être appliqué. Pour la défense, la nationalité roumaine des suspects (qui manifestement contestent leur implication) ne signifie pas qu’ils seront absents du procès si toutefois ils étaient remis en liberté.
Pour le Gardois, l’avocate a souligné qu’il se représenterait. Après délibéré, l’ensemble des suspects était maintenu en détention, en attendant le procès fixé au 29 décembre.
HOCINE ROUAGDIA

jeudi 17 novembre 2011

"Go de Nuit" : sous les couleurs des photos, la douleur des prostituées

Les "go" d'Abidjan font partie des victimes méconnues de la guerre civile ivoirienne. Ces jeunes femmes originaires du Nord du pays, âgées entre 12 et 25 ans, ont été contraintes à la prostitution suite à leur migration vers la métropole pendant le conflit. L'anthropologue et cinéaste Eliane de Latour les a photographiées et leur consacre une exposition à la Maison des Métallos à Paris.

16.11.2011 - Durée : 2'18Un reportage de Pascale ACHARD et Gérald Breistoff

mercredi 16 novembre 2011

Dodo la saumure: "Je ne suis pas concerné par l'affaire du Carlton"

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(...) Dodo la Saumure contre-attaque. Dominique Alderweireld a accepté de répondre aux questions de LEXPRESS.fr, contestant sa mise en cause dans le dossier judiciaire dit de l'hôtel Carlton. "Je ne suis pas concerné par cette affaire", affirme-t-il, répondant à une série de questions transmises par le biais de son avocat parisien, Me Sorin Margulis. 
Dominique Alderweireld, propriétaire de 8 bars montants en Belgique, doit son surnom de "Dodo la Saumure" à des "amis policiers de Lille" qui l'ont ainsi surnommé en référence au liquide "permettant de conserver les poissons". 
L'homme est incarcéré à Ypres (nord de la Belgique) depuis le 2 octobre dernier. Il a été arrêté par la police locale, à son retour d'Espagne, avec sa compagne, "Béa", quelques jours seulement avant une vague d'interpellations visant, à Lille, les responsables de l'hôtel Carlton, un policier ou encore un avocat. Officiellement, l'affaire de proxénétisme belge n'a pourtant rien à voir avec les investigations françaises. Mais les deux polices s'échangent des informations, dans le cadre de commissions rogatoires internationales. Béa, l'amie d'Alderweireld arrêtée en sa compagnie à leur retour d'Espagne, apparaît comme un témoin clef des investigations judiciaires françaises: elle a rencontré Dominique Strauss-Kahn à Paris à l'occasion de parties fines. Placée sur écoutes, elle s'est plainte de l'attitude inconvenante de DSK dans les toilettes d'un restaurant le 19 février 2009. Par ailleurs, la PJ lilloise a établi que certaines prostituées avaient transité par les "maisons de débauche", comme on les surnomme en Belgique, de Dodo. Si des femmes travaillant dans ses établissements ont pris part à des soirées échangistes en compagnie de l'ex leader socialiste, c'est, selon Dominique Alderweireld, de "leur propre initiative": elles ne seraient d'ailleurs pas salariées par lui mais reconnues comme travailleuses "indépendantes" en Belgique. Des travailleuses sur lesquelles Dodo n'exercerait "aucune contrainte": "une trentaine" vivraient actuellement de leurs charmes dans ses salons, dûment répertoriées par la police. 

L'homme se définit d'abord comme un entrepreneur, dans un domaine particulier, certes, mais faisant partie du paysage socio-économique régional. En Belgique, la prostitution est tolérée. "Le système est si officiel que les communes prélèvent des taxes, allant jusqu'à 1000 euros par an et par prostituée, souligne Dominique Alderweireld, citant plusieurs villes. Des arrêtés municipaux prévoient même des règlements intérieurs d'ordre sanitaire, rendant obligatoire, par exemple, le changement de draps après chaque passe." Dodo la Saumure fait aussi valoir qu'il a lancé "en 2007" une "association de défense" des prostituées ainsi qu'un "service sexuel destiné aux handicapés". 
S'il ne se sent pas concerné par l'affaire du Carlton, ni par les développements impliquant Dominique Strauss-Kahn qu'il affirme n'avoir jamais rencontré, Dodo la Saumure se tient "à la disposition des enquêteurs français". Pour l'heure, il n'a pas été entendu.

mardi 15 novembre 2011

Augmentation de la prostitution dans l'Aude.

Une journée de sensibilisation et d'information sur la prostitution se tenait aujourd'hui à la préfecture de l'Aude «on remarque de plus en plus de prostitution sauvage sur la 113»commente Anne Marie Charvet, le préfet de l'Aude «de 5 à 10, on est passé à 20 voire 25 entre 17h et 3h du matin». 
Quand on parle de prostitution il est toujours difficile d'avoir des chiffres clairs, mais l'Aude semblerait noter une augmentation croissante du phénomène et notamment vis-à-vis des enfants, mais aussi des jeunes garçons. «A ce jour, nous n'avons pas pris toutes les dispositions dont il convient» reconnait le préfet.
L'objectif de cette journée est de faire un diagnostic pour une évaluation quantitative et les différents types de prostitution, mais aussi de comprendre la banalisation de la prostitution des jeunes «c'est dramatique, mais l'on constate aujourd'hui un paquet de cigarettes pour une fellation». Des pratiques qui se dérouleraient aux abords même des établissements scolaires.
L'objectif de la préfecture n'est pas seulement le côté répressif, mais la lutte contre le proxénétisme aggravé et la traite d'humain. «Beaucoup des personnes qui se prostituent sont en situation irrégulière, nous sommes prêts dans certains cas à régulariser les situations pour permettre à ces hommes et ces femmes de pouvoir se reconstruire»
Anne Marie Charvet veut «Ma priorité c'est de mener une guerre sans merci à tous les réseaux mafieux qui abusent de ces personnes» mais dans un plus court terme, faire comme ce qu'il se passe dans d'autres départements et régions, créer une structure qui puisse accueillir ces femmes, ces enfants et «qu'elles trouvent un lieu d'écoute, pour se reconstruire, et protéger et se réinsérer»

Nouvelles tensions entre prostituées au Bois de Boulogne

La crise économique n’a pas épargné le bois de Boulogne, au point même d’en modifier la physionomie. Dans les buissons, le long des allées, sont apparues au fil des mois de nouvelles prostituées venues de Roumanie, de Bulgarie… Et même, très récemment, d’Espagne. Sur les 848 ha du bois, où se croisent jour et nuit quelque 180 travailleuses et travailleurs du sexe, homosexuels, travestis et « classiques » venus pour beaucoup de Centrafrique, d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique du Sud, la concurrence fait rage. 
Les « nouvelles » sont plus jeunes, pratiquent des prix inférieurs à ceux proposés par les « anciens ». Et, surtout, elles bénéficient de l’appui de réseaux particulièrement bien organisés. « Les Roumaines et les Bulgares ne respectent pas les codes », tempête une quinquagénaire. « Déjà que c’est de plus en plus dur de travailler! Les clients négocient, rechignent à payer le prix demandé, et les filles de l’Est viennent en rajouter en demandant 20 € ou 30 € de moins que nous. » Depuis la fin de l’année 2010, l’allée de Longchamp est désormais la chasse gardée des jeunes Roumaines. 

Quelques-unes ont pris leurs quartiers sur les boulevards des Maréchaux, mais c’est bien au bois de Boulogne qu’elles sont les plus nombreuses. « Elles ne travaillent pas seules : elles sont surveillées. C’est tout un business! » souligne une prostituée, qui revendique son indépendance et s’agace du « trafic » qui s’exerce sous ses yeux.
Dès les premières heures de l’après-midi, parfois même plus tôt, des voitures chargées de jeunes filles roumaines s’arrêtent allée de Longchamp. Elles en sortent en groupe et prennent position le long de la route, prenant soin de ne jamais se mêler aux autres prostituées. Les hommes du clan, eux, ne sont jamais loin et défendent farouchement le territoire de celles qui sont sommées de leur remettre le fruit des prestations sexuelles.
« Ces réseaux balkaniques, apparus au bois de Boulogne, sont extrêmement bien organisés, souligne un policier. Ce sont le plus souvent des affaires familiales. Les jeunes filles sont contraintes à la prostitution par leurs propres parents. Tout cela, conclut-il, crée de vives tensions avec la population du bois… » 
Voilà quelques mois, une jeune Roumaine, contrainte à la prostitution par son mari, est venue, porter plainte au commissariat du XVIe arrondissement de Paris : son époux menaçait de s’en prendre à leurs enfants, restés en Roumanie, si elle refusait de se soumettre à son diktat. Il a pu être interpellé.

« Pas l'usine comme chez Dodo »


Ancienne prostituée, D. a croisé la route du proxénète Dominique Alderweireld, alias « Dodo la Saumure ». Aujourd'hui à la tête de son propre établissement, elle estime avoir gravi les échelons. ...
Fait rare, elle a fait toute sa « carrière », comme elle dit, avec son vrai prénom. « Je ne me suis jamais cachée, même si mon père a toujours préféré dire aux gens que j'étais assistante sociale », explique-t-elle.
Pourtant, pas question de donner son nom, encore moins celui de son établissement sur la vitrine duquel il est écrit « massage relaxation ». « Je fais ma pub dans mon coin. Je ne veux pas montrer ma tête dans les journaux comme Alderweireld. À force de donner des coups de pied dans la fourmilière en clamant qu'il contournait la loi, les fourmis l'ont dévoré... » D. est atypique. Dans son bar, égayé par des plumes et des photos de bimbos dénudées jouant dans le sable mouillé, cette quinquagénaire élevée par des professeurs de français à Genève, papote avec certains habitués du dernier bouquin de Jean d'Ormesson. D'autres montrent les photos de leurs enfants ou petits-enfants à celle qui est aussi devenue mère et grand-mère... « La prostitution touche tous les milieux sociaux, aussi bien chez les clients que chez les prostituées, vous savez », sourit-elle.
D. a commencé « en bas de l'échelle » : dans les vitrines de Bruxelles. « Mais pas tout en bas non plus(sur le trottoir) car j'avais trop de respect pour moi. » Ensuite, elle a fait ses classes chez Dodo. Sur lui, elle dira juste que « c'est un beau parleur ». Et que « chez moi, c'est l'inverse de chez lui. Lui, c'est le modèle espagnol : l'usine.
» De 2000 à 2011, dans les 19 établissements de Dodo, près de 250 noms de prostituées ont été retrouvés, de 18 à 40 ans, d'une quinzaine de nationalités (notre édition du 5 novembre). Chez D., « ce ne sont pas les mêmes policiers que chez Dodo qui effectuent les contrôles... » Comprendre que ce ne seraient pas les mêmes petits arrangements ?
D. ne se voit « pas comme une mère-maquerelle » mais « plutôt comme une assistante sociale » : « Mon père avait un peu raison, puisque les filles m'appellent "maman" ! » Elle assure les loger, les protéger des « dangers » qui les menacent, les conseiller aussi sur le look le plus efficace... Habituée à désamorcer les situations qui pourraient mal tourner, elle ouvre elle-même la porte aux clients, dans une tenue décontractée, avant de présenter ses « employées » âgées de 18 à 37 ans. En plus de son échelle de valeurs, D. se sent investie d'une mission : « On est le tampon entre la société et les envies... » Mais D. regarde sa montre. « Il faut que je vous laisse, il est l'heure de dîner : je mange avec les filles », dit-elle en montrant le rideau au fond du bar.

L'Europe, terre du tourisme sexuel...

Si on parle de tourisme sexuel, on pense aussitôt à des pays lointains. Pourtant le phénomène se développe aussi en Europe et la Jonquera, Riga ou Prague sont en passe de détrôner Bangkok ou Marrakech en ce domaine. Sur les 842 millions de touristes qui, chaque année sortent de leur pays, on estime que près de 10% choisissent leur destination en fonction de son offre de tourisme sexuel. L'Asie du Sud-Est, la République Dominicaine, par exemple, sont bien connues pour être des zones privilégiées du tourisme sexuel. Mais avec l'essor du tourisme, les destinations se sont diversifiées et le phénomène se développe désormais dans nos pays industrialisés, en Europe, à quelques pas de nous. Tourisme de prostitution versus tourisme sexuel Du fait de la diversité des régimes régissant la prostitution au sein de l'Europe, les touristes du sexe n'hésitent pas à se déplacer vers des pays où la prostitution est considérée comme une activité économique. Certaines villes ou zones frontalières sont ainsi devenues de véritables supermarchés du sexe. La Jonquera, en Catalogne, tout près de la frontière avec la France, compterait au moins une quinzaine de maisons closes dont le Paradise, le plus « grand bordel d'Europe » (80 chambres, 170 prostituées, jacuzzis, salle de sport...), inauguré en 2010 à grand renfort de publicité. En Belgique, la zone allant de Dunkerque au Luxembourg enregistrerait près d'un millier d'établissements de prostitution. 80% des clients des bordels espagnols ou belges sont Français, certains parcourant jusqu'à 500 km pour profiter de ces établissements. Mais le facteur des législations nationales ne suffit pas à expliquer le développement du tourisme sexuel en Europe. Depuis les années 90, le phénomène frappe les pays de l'ancien bloc communiste : la Pologne, la République tchèque, les Pays baltes, la Bulgarie..., et plus encore l'Ukraine sont devenus des destinations renommées de tourisme sexuel. Or, la plupart de ces pays interdisent la prostitution. Le phénomène est lié en premier lieu au fossé économique qui séparait alors (et sépare encore) ces pays des pays occidentaux. La liberté de circulation vers ces pays (du fait de l'entrée dans l'Union européenne ou de la suppression des visas) a facilité les déplacements. Et le développement des vols low cost fait que pour moins d'une centaine d'euros on peut désormais s'offrir un week end à Riga, Prague ou Kiev, seul ou en bande. Pour le touriste, il est devenu plus simple et moins cher de se rendre en Ukraine qu'en Thaïlande. Et cela nourrit tout autant son goût de l'exotisme et sa quête fantasmatique. Car, comme la femme asiatique, l'image de la femme slave est chargée de clichés attractifs : les femmes dites « est européennes » sont considérées comme plus belles (grande et blonde), plus « fraiches » plus portées sur le sexe que les femmes d'Europe de l'Ouest, et, pour reprendre les propos d'un client, « pas encore atteintes par les valeurs d'émancipation féminine occidentale ». Derrière la frontière : un espace sans limites et sans règles. Le touriste sexuel se rend à La Jonquera ou à Kiev avec la ferme l'intention de « s'éclater» (sic). Comme l'explique le gérant d'un hôtel de Riga, les hommes sont là « pour profiter des femmes, sans craindre le qu'en dira-t-on, sans avoir peur de croiser quelqu'un ; plus ils sont loin de chez eux, plus ils peuvent se lâcher ».Et, de fait, ils se lâchent ! C'est ce que constate Emilie Haquin, chargée de mission auprès de la ville de Bruxelles : « Je ne sais pas si c'est un effet de l'anonymat qu'ils trouvent ici, mais les Français ne se comportent pas toujours bien ». A Prague, selon la police, 20% des délits du week-end sont causés par des touristes sexuels, en l'occurrence des Britanniques. Ceux-ci ont acquis une solide réputation en ce domaine : « Ils sont particulièrement agressifs lorsqu'ils sont en groupe ; souvent ils refusent de payer leur addition et n'hésitent pas à attaquer un gardien de la paix », déclare un policier tchèque. Protégé par un anonymat qui libère toutes ses pulsions, le touriste sexuel joue du pouvoir que lui donne l'argent face à des populations dans le dénuement et s'autorise tout. A ses yeux, la femme est une marchandise et chaque femme une prostituée potentielle : selon une étude, 70% des étudiantes du campus de Kiev ont au moins une fois été abordées par un étranger qui leur proposait une relation tarifée. L'enfant, aussi, est une marchandise. Même si les gouvernements refusent souvent de l'admettre, on sait que des mineurs sont la proie de touristes sexuels en Russie, en Ukraine, en République tchèque... A Kiev, selon l'ONG School of Equal Opportunities, 11% des personnes prostituées auraient entre 11 et 15 ans / et 19% entre 16 et 17 ans. Et en 2005, l'Unicef estimait que 50 000 touristes allemands traversent chaque année la frontière germano-tchèque pour abuser d'enfants. 
(...)
En République tchèque, en 2007, le revenu mensuel de « l'industrie du sexe » sur la place Wenceslas de Prague se serait élevé à 0.5 billions CZK, 10 billions pour l'ensemble du pays (400 millions d'euros environ), dont 7 dépensés par des étrangers (estimations du CSU Bureau des statistiques tchèques). Comment lutter contre un phénomène qui constitue une telle manne financière ‘? Le maire de La Jonquera, Jordi Cabezas, s'y est essayé par des actions en justice ou par un système d'amendes visant prostituées et clients dans les zones sensibles (écoles en particulier). Mais en vain : « Il est impossible d'éradiquer la prostitution au niveau local », déclarait-il à la presse en octobre 2010. Quant au président de Catalogne nouvellement élu, après avoir appelé à l'abolition de la prostitution, il semble finalement se replier sur l'option d'un meilleur encadrement. Devant l'afflux touristique lié au sexe, les États ou les municipalités ont en effet la tentation de faire évoluer leurs politiques publiques. Officiellement, c'est pour contrôler ce commerce et protéger les personnes prostituées ; officieusement, c'est pour essayer de mieux répondre à la demande et d'en tirer profit. A plusieurs reprises, la République tchèque a ainsi tenté de légaliser la prostitution. La ville de Prague avait même le projet de définir un quartier dévolu à la prostitution, sur le modèle d'Amsterdam, pour « mieux surveiller l'ensemble de toutes les activités », avec l'espoir d'en faire un argument touristique. Mais ces mesures n'ont, à ce jour, pas abouti. Selon certains, la crise économique de ces derniers mois aurait fait reculer le nombre de touristes en quête de sexe en Europe. En réalité, le phénomène est loin d'être endigué et la crise a même eu pour effet principal d'accentuer le problème. Plus que jamais, les industries du tourisme multiplient les pressions sur les gouvernements pour obtenir la légalisation de la prostitution dans l'espoir de faire repartir le commerce sexuel et de faire revenir les touristes. Plus grave encore, les jeunes femmes prostituées sont aujourd'hui prêtes à prendre davantage de risques pour accrocher les clients touristes : refus du port du préservatif, en particulier (malgré la menace du VIH, déjà très présente). Il est urgent d'agir... Fondation Scelles infos.fondationscelles.org

lundi 14 novembre 2011

Affaire Carlton : reportage chez Dodo la Saumure



Affaire Carlton : reportage chez Dodo la Saumure par France3Nord-Pas-de-Calais

La législation belge sur la prostitution



La législation belge sur la prostitution par France3Nord-Pas-de-Calais

Un réseau de proxénétisme démantelé

Les autorités roumaines et françaises ont effectué aujourd'hui une trentaine de perquisitions dans les deux pays dans un dossier de prostitution à Paris, a annoncé le Parquet roumain.
"Vingt-sept perquisitions ont été menées conjointement par les autorités roumaines et françaises, dont sept dans la ville de Petrosani" (ouest de la Roumanie), et le reste sur le territoire français, ont précisé les procureurs. "Les membres du réseau ont obtenu des bénéfices financiers substantiels en enrôlant plusieurs personnes de sexe féminin, dont une partie étaient des mineures, qu'ils ont forcées de se prostituer à Paris", ont-ils expliqué.
En Roumanie, six suspects ont été interpellés et entendus par les procureurs, a précisé la porte-parole du Bureau d'enquête sur le crime organisé et le terrorisme, Nadina Spanu. Selon l'agence Mediafax citant le chef de la Brigade chargée de la lutte contre la criminalité organisée et la drogue d'Alba Iulia (centre), Traian Berbeceanu, 30 personnes au total sont visées dans ce dossier.
Plusieurs ordinateurs et d'importantes sommes d'argent ont été saisis en Roumanie lors de cette opération.
AFP

jeudi 10 novembre 2011

Affaire Carlton : les petits textos de DSK

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Dominique Strauss-Kahn a utilisé durant trois mois le portable que son ami lensois Fabrice Paszkowski avait oublié dans un hôtel, et que DSK a par la suite utilisé pour correspondre avec ce dernier. Le principal sujet de communication entre eux concernait les rendez-vous galants que l'entrepreneur lensois, mis en examen et écroué dans l'affaire du Carlton, organisait pour l'ancien patron du FMI aux États-Unis, mais aussi à Bruxelles ou à Paris. 
Comme le révèle plus en détail Le Point, en vente jeudi 10 novembre, Fabrice Paszkowski avait oublié son téléphone portable lors d'une partie fine tarifée organisée au Murano, en février 2011. Un mobile que Dominique Strass-Kahn aurait récupéré et emporté avec lui aux États-Unis. C'est en tout cas ce qu'a expliqué sur P-V aux policiers le chef d'entreprise lensois. Celui-ci a affirmé avoir récupéré son téléphone seulement le 13 mai 2011 à Washington lors d'un autre rendez-vous coquin tarifé organisé outre-Atlantique. Entre-temps, DSK et l'entrepreneur lensois, à la tête d'une société de vente de matériel paramédical, ont beaucoup correspondu... Une communication à peine codée : "Tu viens accompagné à Washington ?" écrit DSK le 6 mai 2011. La réponse de l'entrepreneur est effacée... "Je la connais ?" insiste l'ancien patron du FMI.

Puce bavarde
Là encore la réponse de Paszkowski est introuvable. Le chef d'entreprise a effacé de son mobile tous les messages qu'il avait adressés à DSK. N'y figurent plus que les textos envoyés par l'ancien patron du FMI. Selon nos informations, lors de son arrestation, Fabrice Paszkowski a spontanément remis aux policiers deux mobiles. Le premier est celui avec lequel il correspondait avec DSK ; le second, le fameux téléphone égaré et utilisé pendant trois mois par DSK. La puce de ce dernier mobile a été réinitialisée par Fabrice Paszkowski dès son arrivée en France, le 14 mai. Le jour de l'arrestation de DSK à New York dans l'affaire du Sofitel, l'entrepreneur lensois a ainsi effacé la trace de ses échanges avec le directeur du FMI. Aujourd'hui, sur réquisition judiciaire, les policiers tentent de faire parler la mémoire de la carte SIM de ce téléphone, dont les données informatiques sont conservées par l'opérateur de téléphonie. Car même détruite, la puce d'un téléphone mobile peut dévoiler ses petits secrets... L'affaire de prostitution du Carlton à Lille n'a pas fini de faire parler d'elle.Click here to find out more! Par JEAN-MICHEL DÉCUGIS ET AZIZ ZEMOURI


Les Suisses fans de sexe tarifé

(...) Selon une récente étude publiée par Apramp, une association espagnole d’aide aux prostituées, un Helvète sur cinq aurait déjà eu recours aux services d’une péripatéticienne. La Suisse se place ainsi au 2e rang européen en termes de consommation de sexe payant. Seule l’Espagne nous bat avec 39% des hommes qui visitent les bordels. A l’échelle mondiale, les Thaïlandais sont 73% à avoir eu un rapport avec une prostituée, devançant Puerto Rico avec 61% d’amateurs.
Contrairement à ce qui se passe en Espagne, le sujet resterait tabou en Suisse. Qui fréquente les bordels ne va pas le crier sur les toits. Ce qui est sûr, c’est que le nombre de prostituées en Suisse est en hausse, notamment à Genève. «La loi exige que les personnes qui exercent ce métier soient inscrites auprès de la brigade des mœurs, explique Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise. Actuellement, il y a 4000 personnes recensées, mais nous estimons qu’elles sont 1000 à 1500 à exercer régulièrement cette activité. Un chiffre en constante augmentation.» Au niveau suisse, le nombre de prostituées serait de 10 604 selon une enquête réalisée l’an dernier par Sonntag. En Suisse romande, le sexe tarifé représenterait un marché de 250 millions de francs. A titre d’exemple, il y a environ 200 salons de massages dans le canton de Vaud.

Clients de tous les âges

Mais qu’est-ce qui explique cet attrait des Suisses pour la prostitution? Hier dans Blick, un patron de club zurichois mettait cela sur la relative prospérité économique qui a encore cours dans notre pays. Une hypothèse qui ne convainc pas entièrement Thierry Schmidely. «La crise touche aussi la Suisse», souligne le tenancier de l’Anaconda Club, à Lausanne, et un des initiateurs de la charte éthique vaudoise pour le milieu de la prostitution. «Le pouvoir d’achat est loin d’augmenter.»
Pour le Vaudois, le libéralisme qui règne dans le domaine pourrait expliquer la consommation de prostitution en Suisse. «Contrairement à d’autres pays qui interdisent la prostitution, la Suisse a eu l’intelligence de l’accepter car dès qu’une activité est prohibée, elle devient clandestine et n’est plus contrôlable, relève Thierry Schmidely. Il y a donc plus de lieux de prostitution ici que dans d’autres pays. Mais à mon avis, l’humain reste l’humain et je doute que les Suisses soient différents des autres habitants de cette planète.»
Pour celui qui évolue dans le business du sexe depuis 15 ans, il n’y a pas de stéréotype du client de prostituée. «Tous les âges et toutes les classes sociales sont représentés, affirme-t-il. Mais il y a encore un énorme tabou autour du sexe. C’est vraiment dommage. Aller voir une prostituée, cela n’a rien d’exceptionnel.» Ce ne sont pas les statistiques qui diront le contraire.

mercredi 9 novembre 2011

Proxénétisme-Carlton : le dossier reste à Lille


Dans l’affaire de proxénétisme au Carlton, la Cour de cassation a décidé de maintenir l’instruction du dossier à Lille, rejetant ainsi la requête en dépaysement faite par le parquet général. L’avocat de l’hôtel a accueilli la nouvelle avec satisfaction.

Publié le 09 novembre 2011 à 16:29
Auteur(s) : Sarah-Lou Cohen et François Pitrel
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mardi 8 novembre 2011

Le Carlton de Lille, une affaire mêlant prostitution et hautes personnalités


L'affaire de proxénétisme à l'hôtel Carlton de Lille a éclaté au grand jour début octobre. Jusqu'ici, huit personnes ont été mises en examen par les trois juges lillois chargés de l'instruction et au moins six écrouées. Le nom de Dominique Strauss-Kahn est régulièrement cité. Retour sur cette affaire à scandales au caractère très explosif.
Si l'on en croit Le Nouvel Observateur, c'est un informateur anonyme qui aurait attiré l'attention de la police judiciaire de Lille sur cette affaire. Il leur aurait fait remarquer, en février dernier, qu'une prostituée travaillait dans deux hôtels de la ville, "avec la possible complicité de certains de ses dirigeants". Trois portables sont alors mis sur écoute dont celui du directeur des relations publiques du Carlton de Lille, René Kojfer. 

Des inculpations en série 
Début du mois d'octobre, Dominique Alderweireld, surnommé "Dodo la Saumure", un proxénète de nationalité française installé en Belgique, est arrêté à Courtrai. Soupçonné d'avoir fait travailler des mineures dans des maisons closes, il est appréhendé avec trois autres personnes, mis en examen et écroué pour faits de proxénétisme. 
Trois jours plus tard, le directeur de l'hôtel Carlton de Lille, Francis Henrion, et le directeur des relations publiques, René Kojfer, sont placés en garde à vue. Soupçonnés d'avoir proposé les services de prostituées au sein de leur hôtel, ils sont mis en examen pour "proxénétisme aggravé commis en bande organisée" et écroués. Le propriétaire de l'établissement, Hervé Franchois, suivra le même sort quelques jours plus tard. "Des liens avec des personnes gérant plusieurs établissements de prostitution et bars en Belgique ont également été mis en évidence", avait alors indiqué le parquet de Lille. 
Dans la foulée, une figure du barreau de Lille, l'avocat Emmanuel Riglaire, est mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Il est remis en liberté sous contrôle judiciaire. D'autres inculpations suivent : celle de David Roquet, patron d'une filiale d'Eiffage (groupe de construction et de concessions à qui l'on doit le pont de Millau), de Fabrice Paskowski, entrepreneur et de son ex-compagne, Virginie Dufour. 

Un commissaire inculpé et DSK cité
L'affaire ne s'arrête pas là, le commissaire Jean-Christophe Lagarde fait à son tour l'objet de poursuites pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d'abus de biens sociaux". Le chef de la police du Nord, Jean-Claude Menault, est également entendu mais aucune charge n'a été retenue contre lui.
Selon des sources policières, Jean-Claude Menault était allé à Washington pour conseiller sur les questions de sécurité Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et favori de la présidentielle de 2012 en France. Le commissaire Lagarde, deux chefs d'entreprise du Nord de la France et deux jeunes femmes étaient également de ce voyage. Jean-Claude Menault s'était "senti un peu piégé" lorsque, à l'occasion d'un dîner avec l'ancien patron du FMI, la soirée s'était débridée, selon une source proche du dossier. Il avait alors regagné sa chambre d'hôtel et écourté son séjour. 
Dominique Strauss-Kahn (DSK) apparaît ainsi dans ce dossier comme un participant à des parties fines avec des prostituées, organisées et payées par des entrepreneurs du secteur de la construction. Ce policier n'est pas le seul à évoquer la présence de DSK lors de ces soirées. Des prostituées ont témoigné avoir eu des relations sexuelles avec lui lors de soirées organisées par les inculpés en 2009, 2010 et 2011 en France et aux Etats-Unis. David Roquet, patron d'une filiale d'Eiffage, l'a également fait lorsqu'il a détaillé ces soirées à Paris en présence de l'homme politique. 
Dans un article du Nouvel Observateur de la semaine dernière, on affirme que DSK s’inquiéterait d'une écoute téléphonique jointe au dossier du Carlton. Une conversation entre "Dodo la Saumure" et le directeur des relations publiques du Carlton de Lille, René Kojfer évoquant un "incident" : dans les toilettes d'un restaurant parisien, DSK aurait "sodomisé à la hussarde" la propre compagne du proxénète. Ce dont elle ce serait plainte par la suite. 
Pour l'instant, aucune charge n'a été retenue contre l'ancien patron du FMI qui a demandé a être entendu rapidement par les enquêteurs pour mettre fin a des "insinuations malveillantes". 

Eiffage confirme le paiement de parties fines
De son côté, le patron d'Eiffage estime, dans le Journal du Dimanche, être "victime du réseau que David Roquet entretenait avec l’argent de l’entreprise". Pour prouver sa bonne foi, il a demandé un audit interne qui devait être remis aux enquêteurs en ce début de semaine. Dans ce rapport, on apprend que ces pratiques ont coûté 50 000 euros au groupe depuis 2009. Les initiales de DSK apparaissent même sur certaines factures, peut-on lire dans Le Figaro
"Il y a eu défaillance dans le contrôle de ses notes de frais et de ses dépenses", accuse Pierre Berger. David Roquet a déjà été mis à pied de même que son supérieur hiérarchique à la direction régionale du groupe. Eiffage s'est porté partie civile dans l'enquête.
Pierre Berger affirme que le réseau entretenu par David Roquet dans la région n'a pas aidé l'entreprise à décrocher des marchés, notamment celui du futur stade de Lille.

Des juges lillois pas assez intègres ?
Craignant que "l'impartialité et la sérénité de la justice" soient mises en cause, le procureur général de Douai, à la demande du parquet de Lille, a demandé le dessaisissement des deux juges lillois enquêtant sur l'affaire. Une requête qui sera examinée ce mercredi à 14h par la Cour de cassation. 

C. Biourge avec AFP et Belga

lundi 7 novembre 2011

Comité Contre l’Esclavage Moderne : « Ne comparons pas les douleurs »



07/11/2011 
Un ancien footballeur du PSG qui forçait la jeune fille qu'il avait adoptée à s'occuper de toutes les tâches domestiques et la faisait coucher au sous-sol de son pavillon de Chatou, sur un matelas humide ... Un ancien ministre burundais, haut fonctionnaire de l'Unesco, qui asservissait deux soeurs, obligeant la plus âgée à travailler 17 heures par jour et les contraignant à se laver et faire leurs besoins dans un même trou creusé dans la terre ... 
C'est dans les pages consacrées aux plus sordides faits divers que se cache l'esclavage contemporain. Un comité associatif lutte contre ce phénomène difficile à cerner. Nous en avons rencontré la directrice ...

Comment définissez-vous l’esclavage contemporain ?

Sophia Lakhdar : La définition de l’esclavage, c’est la relation dominant et dominé : une personne en asservit une autre pour son propre profit ou pour faire des économies. La notion d’esclavage moderne, elle, n’a pas d’existence légale, juridique. La France a aboli l’esclavage en 1848 et la convention des Nations Unies de 1929 indique que toutes les formes d’esclavage doivent être abolies. Donc, dans les faits, il n’y a plus d’esclavage en France. Les termes « esclavage moderne » permettent surtout d’alerter l’opinion. D’ailleurs, aujourd’hui, quand le public parle d’esclavage moderne, il pense (même s’il ne sait pas que ça vient du Comité) que ça fait plutôt référence à de la domesticité, que ça concerne plutôt des femmes, dont le passeport a été confisqué, souvent par des notables, des diplomates, …

La réalité est un peu différente et un peu plus nuancée. Le protocole de Palerme de 2000, qui est un protocole additionnel à un travail sur la lutte contre la criminalité organisée, a, pour la première fois,défini ce qu’est la traite des êtres humains, à savoir le recrutement, le transport ou l’hébergement d’une personne à des fins d’exploitation. Là, l’exploitation est protéiforme : sexuelle, servitude pour dette, mendicité forcée, … En bref, tout ce qui constitue une marchandisation de l’homme par l’homme pour un profit (l’exploitation sexuelle, l’adoption, la servitude pour dette génèrent des profits) ou pour faire des économies (par exemple, l’exploitation par le travail : on va asservir une personne qu’on ne va pas payer).
Aujourd’hui, c’est vraiment la traite des êtres humains qui a pris le relai de cette notion d’esclavage moderne, qui est un peu factice. Elle a cependant servi à sensibiliser, mobiliser un peu l’opinion public dans les années 90. Ça ne veut pas dire qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’esclavage dans certains pays. Je pense notamment à la Mauritanie, au Soudan, au Niger, …

En France, combien cela représente-t-il de cas par an ?

Sophia Lakhdar : En France et dans le champ de l’exploitation par le travail, il n’y a aucun chiffre à l’heure actuelle qui nous permette de communiquer sur le nombre de victimes. Nous, nos chiffres, c’est, pour l’année dernière, 126 personnes prises en charge au niveau de la France métropolitaine et 239 nouveaux signalements, venant des victimes elles-mêmes ou de personnes tierces (voisins, parents d’enfants, travailleurs sociaux, juristes, …). 
Tous secteurs confondus, si on parle de traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail, notamment dans la restauration, les exploitations agricoles ou viticoles, tous les secteurs finalement dits « en tension », ça peut concerner quelques milliers de personnes. Mais il n’y a pas de statistiques nationales à l’heure actuelle, contrairement aux chiffres des victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle, parce qu’elles, elles sont poursuivies pour trouble à l’ordre public, racolage passif, et qu’il faut lutter contre les réseaux criminels.
Dans l’exploitation par le travail, en général, il n’y a pas vraiment de réseau. C’est souvent l’employeur qui recrute à son propre profit. On imagine toujours qu’il y a un réseau criminel derrière chaque situation alors que le réseau peut être un simple réseau familial, une famille.

Le Comité que vous dirigez s’est de lui-même spécialisé dans les cas de servitude domestique ?

Sophia Lakhdar : On a vocation à prendre en charge toutes les victimes de traite à des fins d’exploitation par le travail en situation de servitude. Le fait que nous ayons 90% de femmes exploitées en domesticité prises en charge nous spécialise un peu. Mais nous avons également 10% d’hommes qui ont été exploités dans l’artisanat, la restauration, des exploitations agricoles, des haras, … Parfois, les deux se combinent : la victime peut se voir confier les gardes d’enfant, toutes les tâches ménagères, la cuisine, et si, éventuellement, l’employeur est lui-même restaurateur ou artisan, en général, elle va concourir également à l’aider dans ses tâches commerciales : couper les légumes dans un restaurant, … Parfois aussi, un membre de sa famille profite de la force de travail de la victime, qui peut faire deux ou trois foyers dans la journée, tout en revenant chaque soir dans le foyer initial.

Quel soutien apportez-vous aux victimes ?

Sophia Lakhdar : Notre accompagnement est assez marginal et original dans le secteur associatif puisqu’il est global. Dès la prise en charge de la personne, nous mettons en place un accompagnements socio-éducatif qui va de l’hébergement d’urgence jusqu’à l’insertion profesionnelle. Il faut savoir que la prise en charge moyenne, chez nous, est de cinq ou six ans. C’est dû en partie à la longueur des procédures judiciaires. Nous aidons la victime à recouvrer ses papiers d’identité ou à obtenir un titre de séjour, soit après le dépôt de plainte, soit à titre humanitaire. Nous nous occupons également de l’accompagnement juridique. Si la victime souhaite rentrer dans son pays d’origine, nous l’accompagnons dans cette démarche.
Enfin, nous avions (mais ça vient de se terminer ce mois-ci) un accompagnement psychologique avec une bénévole. Mais nous avons des partenaires à l’extérieur qui nous permettent de pouvoir faire accompagner la personne au niveau psychologique.

Le durcissement constant des lois sur l’immigration a-t-il pour effet paradoxal d’amplifier le phénomène de la traite ?

Sophia Lakhdar : Je m’exprimerai sur le volet de la protection des victimes. En France, nous avons un statut protecteur des victimes de traite, tel que stipulé dans la convention européenne de lutte contre la traite des êtres humains, qui a repris la définition de la traite du protocole de Palerme. L’Etat français a ratifié le texte de cette convention qui met en place un certain nombre de protections (hébergement, titre de séjour, …). Mais ce statut protecteur des victimes de traite est souvent considéré comme moindre que le statut d’un migrant sans titre de séjour. A chaque contrôle policier dans la rue, on va regarder plutôt votre statut de migrant sans titre de séjour, que, potentiellement, les exactions que vous auriez pu subir sur le territoire français. Du coup, vous pouvez être en garde à vue et ensuite en centre de rétention puis éloigné du territoire français. Aujourd’hui, en France,comment concilier la législation restrictive en matière de droit des étrangers et la protection des victimes de traite ? Ca ne marche absolument pas.
Régulièrement, nous avons des signalements de la Cimade, qui rencontre en centre de rétention de victimes de traite qui n’ont pas été identifiées comme telles, alors que c’est une obligation étatique. C’est en partie dû à la spécificité de la domesticité, une situation qu’il est parfois difficile d’appréhender. Pour certains policiers, pour certains magistrats, finalement, ces femmes ont fait le travail de mères au foyer qui ne se plaignent pas de leur sort. C’est un raccourci qui est à combattre parce que, si on vous fait venir avec de fausses promesses de scolarisation (ou de rétribution ou d’emploi) et que vous vous retrouvez complètement piégée, avec une liberté d’aller et venir restreinte, des conditions de vie discriminatoires au sein du foyer, un accès à la nourriture restreint, un accès à l’hygiène restreint, et que vous n’avez pas les mêmes conditions d’hébergement que le reste des membres du foyer, ça porte atteinte à vos droits fondamentaux. J’ai l’impression qu’on court plus à la chasse au migrant pour faire du chiffre qu’à une réelle perspective de protection de personnes qui auraient pu être en situation d’exploitation ou de traite.

Aujourd’hui, y a-t-il en France des formes d’esclavage qui puissent être comparées à l’enfer qu’ont vécu les Africains qui ont été déportés vers le Nouveau Monde ?

Sophia Lakhdar : Je ne pense pas qu’il faille comparer les douleurs. Ni comparer ce qui n’est pas comparable. On est dans deux dimensions, deux temps complètement différents. Les traites transatlantiques, dont on voit bien les conséquences aujourd’hui en matière de mémoire, en matière de positionnement dans la société notamment de la population antillaise, guyanaise, réunionnaise, ne peuvent être comparées à une situation de traite des êtres humains aujourd’hui, qui n’est pas du même ressort.
D’un côté, on a une jeune fille de Guinée ou du Ghana qui a été capturée dans son village pour être emmenée au Brésil, au Pérou ou aux Etats-Unis. De l’autre, une petite fille, peut-être des mêmes pays, à qui on aurait fait une fausse promesse de scolarisation, qui ne sera jamais effective en France, et qui va être en situation d’exploitation pendant quelques années. Sa situation ne va durer que quelques années. Elle ne sera jamais en état d’asservissement jusqu’à sa mort. Ses enfants ne seront pas esclaves. Il n’y a pas de transmission du statut d’esclave à l’heure actuelle, en tout cas en France. La douleur est la même mais on ne peut pas la comparer en terme de durée, ni en terme de système légal.

Selon vous, quand l’opinion public prendra-t-elle l’exacte mesure de la traite contemporaine ?

Sophia Lakhdar : Tout y concourt aujourd’hui. Il y a d’abord une inflation des textes internationaux, régionaux, européens, nationaux, qui visent à lutter contre la traite des êtres humains, quelle que soit sa forme. On arrive aujourd’hui à une situation où les institutions ont pris en compte ce phénomène. Sur le terrain, il faut pouvoir aussi former les professionnels, qui sont en contact avec la population et qui pourraient être en contact avec des victimes. Du côté de l’opinion public, il y a vraiment eu une amélioration en dix ans. De plus en plus, il y a des articles, des documentaires, des courts métrages, qui parlent du phénomène. Je pense qu’on va arriver sur la traite des êtres humains au même stade que sur la lutte contre les discriminations, les violences faites aux femmes. C’est la raison pour laquelle nous intervenons de plus en plus sur le terrain. Si on peut mobiliser et sensibiliser une personne, elle en parlera à deux et ça fera écho.
Le meilleur support pour sensibiliser, c’est le support culturel. Ce sont les documentaires, les courts-métrages, les expositions photos qui permettent au quotidien de dire « Voilà, il y a des violations de droits de l’homme ». C’est un sujet qui est extrêmement dur mais, par le prisme de l’art, on arrive à mobiliser des personnes qui n’avaient pas une idée précise de ce qu’il pouvait se passer à côté de chez eux alors que, en face de chez eux, peut-être que leur voisin exploite quelqu’un. C’est pour ça que notre dernière plaquette montre une main derrière un voile, avec ce slogan : « Rendons visible l’invisible ». Ces personnes sont là, on les croise, one sait pas ce qu’elles vivent, elles sont en train de souffrir. Plus on sensibilise, plus on forme, plus on a de chances de réduire le nombre de personnes en situation de traite des êtres humains. On ne pourra pas éradiquer le phénomène, il ne faut pas se leurrer, mais on peut en minimiser l’impact …