LILLE (AFP) - Un responsable policier a été placé en garde à vue mercredi matin par l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) dans le cadre de l'affaire de proxénétisme présumé liée à l'hôtel Carlton de Lille, a-t-on appris de sources judiciaire et policière.
Ce policier, ancien chef d'une brigade de lutte contre le proxénétisme dépendant de la sécurité publique, qui était en contact avec l'ancien responsable des relations publiques de l'hôtel Carlton René Kojfer, était entendu par les enquêteurs de la police des polices à Lille, selon cette source, confirmant une information de France Info.
Une source policière se montrait toutefois prudente sur ce qu'il était susceptible d'être reproché à ce policier.
L'homme, qui travaille toujours à la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) du Nord, est le troisième policier placé en garde à vue dans cette affaire, après l'ancien chef de la police du Nord, Jean-Claude Menault, qui n'a pas fait l'objet de poursuites et a été muté à Paris, et le chef de la Sûreté départementale du Nord, le commissaire Jean-Christophe Lagarde.
Ce dernier avait été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux et laissé libre sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir participé à la mise en relation de prostituées avec Dominique Strauss Kahn pour des parties fines. Il a été suspendu de ses fonctions.
Huit personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont quatre se trouvent toujours en détention provisoire. Outre les faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, certains des mis en examen sont poursuivis pour escroquerie, abus de biens sociaux (ABS) et recel d'ABS.
David Roquet, directeur d'une filiale du groupe Eiffage mis en examen dans cette affaire et placé depuis lors en détention provisoire, est convoqué devant les juges d'instruction le 13 décembre, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
Directeur de Matériaux enrobés du Nord, M. Roquet est soupçonné d'avoir réglé des frais liés à des parties fines avec des prostituées auxquelles Dominique Strauss-Kahn aurait participé.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (Nord) a par ailleurs décidé mercredi de maintenir en détention René Kojfer, chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton de Lille, a-t-on appris de source judiciaire.
Mis en examen et écroué pour "proxénétisme aggravé commis en bande organisée" le 6 octobre, René Kojfer est le premier à avoir été poursuivi dans ce dossier. Il doit être entendu le 7 décembre sur le fond de l'affaire par les juges d'instruction.
Il a été mis à l'écart depuis une dizaine de jours à la maison d'arrêt de Sequedin car "il craint pour sa sécurité et son intégrité physique". "Il a été auxiliaire des services de police dans certaines circonstances particulières, notamment en matière de lutte contre le proxénétisme", a rappelé son avocat Me Christophe Snyckerte.
"Sa santé ne cesse de se dégrader", a-t-il indiqué, expliquant que son client, âgé de 69 ans, souffrait d'"une profonde dépression".
La chambre de l'instruction devait également examiner mercredi la demande de remise en liberté d'Hervé Franchois, propriétaire du Carlton, mais il s'est finalement désisté, a-t-on ajouté de source judiciaire.
© 2011 AFP
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