Au-delà de la prostitution sous contrainte

Un site dédié à l'actualité du proxénétisme et de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle

vendredi 4 novembre 2011

Clémence pour le petit proxo

L'article source est ici. 
La police lilloise lutte contre le proxénétisme même le 2 novembre : Abdelhakim Mabsoute, 45 ans, est ainsi arrêté. Des surveillances et des photos de la police indiquent clairement qu'il venait avenue du Peuple Belge protéger la prostitution de son épouse. Et même qu'il écartait d'autres prostituées concurrentes.
Après cette description des faits présumés, quand on regarde le prévenu dans le box, on est étonné de voir un petit homme qui ouvre de grands yeux ronds et éprouve visiblement beaucoup de difficultés à comprendre les questions du président et à y répondre clairement. L'homme ne nie rien mais ajoute : « Je ne suis pas vraiment proxénète, c'est ma femme ». Une assesseure le reprend fermement : « Pourquoi vous ne vous prostituez pas vous-même ? » Le prévenu en reste la bouche ouverte.
« La victime ne se porte pas partie civile », continue le président. Elle est même dans la salle et veut intervenir. Une robuste jeune femme s'avance : « Je ne suis pas du tout victime, ça aidait à résoudre nos problèmes matériels, j'étais tout à fait volontaire ». Le prévenu s'enhardit alors : « Moi et ma femme, on n'a vraiment pas eu de chance. J'étais carreleur, j'ai eu un grave accident, je suis passé sous une voiture, je suis resté dans le coma, j'ai une barre de fer dans la jambe ». Une trajectoire confirmée par l'enquête de personnalité et les propos de Me Frédéric Mastalerz : « Il doit être opéré à nouveau le 17 novembre ». Problème : voici quelque temps, le même homme a été condamné exactement pour les mêmes motifs à deux mois de sursis. « Depuis mon accident, je ne me souviens plus bien, je n'arrive plus à compter les jours », assure le prévenu. Et d'ajouter : « Je réclame de la clémence, j'espère arriver à retravailler ».
« Compte tenu des circonstances en l'espèce », pour reprendre l'expression de la procureure, la peine plancher de deux années n'est pas réclamée contre le récidiviste. La procureure l'admet : « Tout se passe avec l'entier consentement de la victime ». Une peine de dix mois de prison est requise.
Côté défense, Me Frédéric Mastalerz soupire : « Évidemment, on peut avoir une condamnation morale sur de tels agissements. Mais force est de reconnaître qu'il s'agit avant tout de mettre du beurre dans de bien modestes épinards. Et, dans ce dossier, la femme n'est pas forcément une victime et l'homme n'est pas forcément l'élément dominant du couple ». Au final, le proxénète écope de 10 mois de prison mais sans mandat de dépôt. w

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire