La justice américaine était-elle au courant de l'affaire du Carlton avant qu'elle n'éclate en France? Les avocats de Nafissatou Diallo en sont persuadés. Selon Me Doug Wigdor, l'un des conseils de la femme de chambre du Sofitel, un échange "crucial" aurait même eu lieu entre la juge qui présidait à New York l'audience de mise en accusation de Dominique Strauss-Kahn - le 16 mai 2011 - et le substitut du procureur, Artie McConnel.
D'après le compte rendu d'audience, que s'est procuré Le Parisien, la juge demande au procureur qui vient de mentionner un précédent imputable à DSK: "Pourrais-je savoir à quoi fait référence le fait précédent évoqué? Cette enquête se déroule-t-elle aux Etats-Unis ou ailleurs?" Question à laquelle le procureur répond: "Je crois bien que c'est à l'étranger."
Or, en France, l'affaire Banon n'existe pas. La romancière Tristane Banon porte plainte pour tentative de viol contre l'ex-directeur du FMI le 4 juillet. Le "précédent à l'étranger" ferait donc référence à l'affaire du Carlton de Lille.
D'après les informations du Parisien, le nom de Dominique Strauss-Kahn est apparu dans l'enquête sur le réseau de proxénétisme lié à l'hôtel de luxe dès le lendemain de son arrestation à New York. A cette date, René Kojfer ignore qu'il est placé sur écoute. Or, lors d'échanges téléphoniques, le chargé des relations publiques du Carlton mentionne à plusieurs reprises le nom de l'ancien patron du FMI. Des conversations toutes retranscrites sur procès-verbal dès le 16 mai.
"DSK considère les femmes comme des objets"
Les avocats de Nafissatou Diallo espèrent que l'affaire lilloise leur profitera dans la procédure civile engagée outre-Atlantique après l'abandon des charges pénales le 23 août dernier. "Cela confirme ce que nous savions déjà, sur le fait que DSK considère les femmes comme des objets, affirme Me Doug Wigdor. Plus on en apprend sur lui, et plus nous avons d'éléments pour montrer qu'il maltraite les femmes."
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