Rares sont les prostituées africaines qui osent parler. Deux d’entre elles ont dénoncé leur « mama ». L’histoire de ces deux jeunes Nigérianes est dramatiquement banale. Elles ont fui leur pays, où une partie de leur famille a été massacrée.
Elles ont été accompagnées en avion. Puis on leur a dit de se présenter à la station de métro Parilly. Où une compatriote les a accueillies et hébergées chez elle, à Saint-Priest. « Mama Natacha » leur a confisqué leur passeport, fourni de la lingerie, des préservatifs et du gel intime, puis indiqué leur lieu de travail nocturne : Gerland, dans le secteur de l’université. Pas de papier et une dette de 40 000 euros à rembourser sur fond de sorcellerie : un rituel très présent, notamment au Nigéria, destiné à impressionner les filles et à protéger les mamas des ennuis qu’elles pourraient leur causer. « Une dépendance psychologique que l’on n’imagine pas », illustre leur avocate M e Natahalie Caron. D’abord interpellées pour délit de racolage, les deux filles ont été suivies par les policiers jusqu’à leur lieu d’hébergement, à Saint-Priest. A cette adresse, un couple de Nigérians. Elle, âgée de 33 ans, est une ancienne prostituée. Lui, qui en a 38, a été condamné en 2009 pour proxénétisme. Interpellés fin août, ils ont été placés en détention provisoire avant leur procès en comparution immédiate, mardi.
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