Elles s’appellent Linda, Axelle, Katja… Et sont de plus en plus nombreuses à passer la frontière pour vendre leurs corps dans les maisons closes belges. Une seconde vie de prostitution qui les abîme, mais que ces femmes ont été obligées de choisir à cause du chômage ou d’un salaire de misère.(...)
Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure, patron de onze établissements à la frontière, relativise beaucoup moins: «Ça fait quarante ans que je suis dans le métier, et il n’y a pas de secret: un tiers de mes filles ont subi un inceste.» Dodo, la soixantaine, Français diplômé de l’Essec, tient, entre autres, Le 36, maison close située juste en face des bureaux… du service de la «traite des êtres humains» en Belgique.
«Nous faisons de la pub pour recruter des filles et nous faire connaître des clients – dans la presse belge, car c’est interdit dans la presse française.» Pourtant, des annonces sans équivoque pullulent dans les journaux gratuits français: «Club en Belgique, 30 min de Lille, recherche hôtesse 19/35 ans, bons gains, débutante acceptée.»
«Avec Internet, ces dix dernières années la prostitution a explosé et a été chamboulée, explique une source policière française qui préfère rester anonyme. La prostitution de rue s’est marginalisée. A Lille, nous comptons environ cent cinquante filles, alors qu’on peut en trouver mille sur un seul site.
Les filles travaillent désormais dans leur appartement, ou traversent la frontière et font leur pub sur la Toile. Bien sûr, il y a toujours le cas de la fille toxicomane qui travaille pour un julot casse-croûte, mais aujourd’hui on voit des femmes comme tout le monde qui ne s’en sortent pas en étant caissières.»(...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire