Haro contre la prostitution de rue à Lille

Le parquet de Lille a fait de la lutte contre le proxénétisme une de ses priorités. Les riverains du Peuple-Belge sont excédés par la prostitution de rue. Les associations veulent entamer le dialogue.

La prostitution de rue à Lille est dans le viseur de la justice. Au point que le procureur de la République, Frédéric Fèvre, en a fait une de ses priorités pour 2011. Résultat : les opérations an tiracolage se succèdent, depuis le début de l’année, dans le secteur “dévolu à la prostitution”, traditionnellement entre l’avenue du Peuple-Belge et la porte de Gand.

Un groupe de travail réunissant justice, police, mairie et associations a également été créé pour la première fois cette année. Le débat sur les méthodes de lutte reste nourri. Pour Frédéric Fèvre, la priorité est de s’attaquer aux “filières et aux proxénètes”, mais, selon Bernard Lemettre, le président du mouvement associatif du Nid, la répression à l’encontre des prostituées a aussi été renforcée : “On reconnaît leur statut de victimes, mais on les interpelle et on les verbalise de plus en plus”, constate-t-il.

Pour évoquer des solutions, le Nid organise une rencontre avec les riverains jeudi à la Halle aux sucres. Car beaucoup d’entre eux se disent exaspérés : “Bruits des voitures, insécurité, problè mes d’hy giène, exhibitionnisme : c’est de pire en pire dans le quartier, témoigne une riveraine. On se sent abandonnés !”

L’association Entr’actes désire elle aussi renouer le dialogue, et elle envisage de créer un “panel citoyen” avec toutes les personnes concernées pour aboutir à des solutions concrètes. Cependant, les témoignages de la cinquantaine de prostituées, en majorité étrangères, sont difficile à obtenir : “Elles sont dans le silence et la peur des filières. En arrivant, elles ne savent souvent mê me pas où elles se trouvent sur une carte”, déplore Bernard Lemettre.
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