Cette affaire débute comme un classique dossier de « Julot casse-croûte », un « petit » proxénète sans envergure faisant travailler une fille sur le trottoir. Dans le courant du mois de mai, les enquêteurs de la brigade des moeurs et de lutte contre le proxénétisme de la Sûreté de Lille, s'intéressent à un Lillois de 25 ans. Il est soupçonné d'inciter sa concubine, avec laquelle il vit depuis quatre ans, à se prostituer avenue du Peuple-Belge et de profiter de l'argent gagné, quand notre homme n'est pas en prison, pour d'autres causes. Âgée de 22 ans, la dame travaille cinq jours par semaine, ramène plusieurs centaines d'euros au quotidien. Mais les policiers observent aussi qu'elle croise souvent un autre jeune homme qui n'est ni client, ni dealer, ni simple curieux. Ce second suspect, de 25 ans également, est un ami d'enfance du « Julot » et semble être devenu son homme de main, assurant la protection de la jeune femme et recueillant parfois l'argent. Pendant deux semaines, les policiers surveillent, filent et accumulent les renseignements afin de démontrer, dans la durée, ce qu'ils dénoncent comme étant une « exploitation de la misère humaine ». Mercredi soir, les deux suspects et la jeune femme sont interpellés avenue du Peuple-Belge face à la Halle aux sucres. Les deux hommes ont été placés en garde à vue et doivent être présentés ce matin à un magistrat. La jeune femme devrait faire l'objet d'une composition pénale pour racolage. Elle est enceinte de deux mois ce qui, en matière de proxénétisme, est une circonstance aggravante.
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