Proxénétisme de luxe. Un homme qui accompagnait deux jeunes femmes proposant leurs services sur internet, a été interpellé dans un hôtel où il avait organisé leur séjour. Elles seraient 80 à tourner dans les hôtels de Lyon
La tournée française de deux escort-girls polonaises et de l’ami de l’une d’elles s’est arrêtée à Lyon. C’était leur deuxième étape, après Paris, et c’est là que le trio a été interpellé la semaine dernière par la brigade des Mœurs de la Sûreté départementale. Travaillant essentiellement par internet, les « escorts » publient sur des sites spécialisés la liste des villes où elles se rendent, ainsi que les dates auxquelles elles s’y trouveront. Elles peuvent ainsi fixer des rendez-vous avec leurs futurs clients et planifier leurs prestations. Pour la seule agglomération, elles sont en moyenne quatre-vingt chaque jour, venant de divers pays d’Europe. Elles exercent dans des hôtels accueillant une clientèle d’affaires, en particulier dans le quartier de Part-Dieu à Lyon. Si leur activité n’est pas pénalement répréhensible, toute personne bénéficiant de leur activité, ou l’organisant, tombe sous le coup du proxénétisme. C’est pour cette raison que la brigade des Mœurs de la Sûreté a entrepris un travail d’information auprès des hôteliers, invités à signaler la présence de tiers auprès des escort-girls. Ce travail a permis d’identifier lundi dernier, un Polonais de 40 ans, et deux jeunes femmes de 27 et 28 ans, dont l’une est sa compagne.
Ils venaient de quitter un hôtel cossu du 3 e arrondissement, le couple ayant pris une chambre dans le même quartier, et l’autre jeune femme dans un hôtel de Perrache. Mais ils avaient prévu de se retrouver au Radisson, où l’homme avait réservé deux chambres, au même étage. Les enquêteurs des Mœurs ont pu identifier le trio, par ailleurs inconnu des fichiers français. Les deux jeunes femmes proposent leurs services sur un site hébergé en Pologne et, avant Lyon, elles avaient travaillé quelques jours à Paris.
Tôt mercredi matin, le trio a été interpellé au Radisson, et placé en garde à vue. Dans la chambre du couple, se trouvaient 2 000 euros, et 7 160 euros ont été découverts dans le double fond de la valise de l’autre jeune femme. L’examen des téléphones a permis d’établir que les jeunes femmes communiquaient par SMS avec le responsable du site polonais qui leur indiquait les demandes de rendez-vous, et auquel elles faisaient un compte rendu. Elles rétribuaient le site à hauteur de 40 % de leurs recettes, payant elles-mêmes déplacement et hôtels.
L’homme, qui a d’abord prétendu ignorer les activités de sa compagne, sera jugé en octobre pour proxénétisme aggravé. C’est lui qui s’occupait de l’intendance et, quand son amie recevait ses clients, il allait faire de la musculation pour passer le temps.
Christine Mérigot
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