Dans le cadre de la lutte contre la prostitution, la police a procédé jeudi à de nombreux contrôles et à 33 interpellations au Bois de Boulogne, non tant pour racolage que pour séjour irrégulier.
Ces dernières semaines, il a beaucoup été question des clients des prostitué(e)s qu'un rapport parlementaire rendu public en avril préconise de sanctionner pénalement. En attendant un éventuel projet de loi, sur le terrain, les forces de l'ordre ne relâchent pas la pression sur les péripatéticiennes et péripatéticiens. Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 juin, la préfecture de police de Paris (PP) a ainsi procédé à une vaste opération de lutte contre la prostitution au Bois de Boulogne, haut-lieu du commerce sexuel dans la capitale s'il en est.
D'après le communiqué de la PP, dans le cadre d'une opération spéciale dite "de sécurisation", des policiers de la brigade anti-criminalité parisienne, des cavaliers de l'unité équestre de la Seine-Saint-Denis et de l'unité cynophile des Hauts-de-Seine y ont procédé jeudi soir à de nombreux contrôles d'identité et fouilles de véhicules entre 23h30 et 1h30 du matin. La préfecture annonce 168 contrôles de personnes dans ce laps de temps, celui de 84 véhicules traversant le Bois et l'enlèvement de 18 autres.
Au terme de cette opération menée conjointement par les directions de la police générale, de la police judiciaire et du renseignement de la préfecture de police, 33 individus ont été interpellés dont 17 ont été placés en garde à vue.
Toujours selon le bilan communiqué par la préfecture, force est de constater que seulement deux des interpellations l'ont été pour racolage, deux pour port d'arme prohibé et tous les autres pour "infraction à la législation sur les étrangers", ce qui n'exclut pas que les suspects en question se prostituaient...
Au-delà de ce coup de filet, la PP précise que depuis le début de l'année 2011, les opérations de police régulièrement organisées par la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne ont conduit à l'interpellation dans le Bois de Boulogne (Paris 16e) de 80 personnes pour racolage et de 24 pour exhibition sexuelle.
Outre la lutte contre la prostitution, il s'agit de protéger les personnes qui font commerce de leur corps, ainsi la préfecture rapporte une douzaine de plaintes pour des violences, des menaces, une extorsion et un viol à l'encontre d'un ou une prostitué(e).
Pendant ce temps, alors qu'il est question d'une loi exposant leurs clients à six mois de prison et 3.000 euros d'amende, quelque deux cents prostituées, mais aussi des militants associatifs et même des clients ont manifesté le 2 juin à Paris, pour dénoncer ce projet. A la fois parce qu'il tiendrait d'une certaine montée du puritanisme, d'un déni de réalité, et surtout parce qu'il serait contreproductif et mettrait plus encore les prostitué(e)s en danger...
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