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jeudi 2 juin 2011

Saint-Denis : les prostituées roumaines logeaient à l’Hôtel de la Poste




Un réseau de prostitution basé à Saint-Denis a été démantelé. Quatre proxénètes ont été écroués. Ils faisaient venir de Roumanie des jeunes filles qui travaillaient aux abords de Paris. NATHALIE PERRIER

Un réseau de proxénétisme qui opérait entre la Roumanie, la France et l’Irlande vient d’être démantelé à Saint-Denis. Au terme de plusieurs semaines d’investigations, quatre proxénètes, trois hommes de 21 ans, 27 ans et 35 ans et une femme de 22 ans, ont été arrêtés vendredi en fin de journée à l’Hôtel de la Poste, à Saint-Denis, et écroués. Un cinquième homme est actuellement recherché par les enquêteurs de la brigade de répression du proxénétisme (BRP).
Dans la nuit du 15 au 16 mars, une bagarre éclate à Paris entre deux groupes de prostituées. L’altercation est particulièrement violente et une Mercedes, sans doute conduite par un proxénète rival, fonce sur les jeunes Roumaines, en blessant deux sérieusement. Immédiatement, les policiers mettent en place un dispositif de surveillance et la BRP se saisit de l’affaire jusque-là suivie par les fonctionnaires de direction de la sécurité territoriale. Très vite, les enquêteurs identifient six jeunes prostituées roumaines, âgées d’une vingtaine d’années, toutes sous la coupe de plusieurs souteneurs roumains. « Ces jeunes femmes travaillaient sur les boulevards des Maréchaux, près du périphérique parisien, à hauteur de la porte de la Villette et de la porte d’Aubervilliers. Mais elles étaient logées à l’Hôtel de la Poste, à Saint-Denis. C’était leur base de repli, leur QG », explique un policier. Depuis plusieurs mois, les riverains de cet hôtel, situé dans la rue très commerçante de Saint-Denis, se plaignaient de la présence accrue de nombreuses prostituées et du climat de tension qui régnait aux abords de ce petit immeuble. « Des violences étaient régulièrement perpétrées contre ces jeunes femmes. L’une d’elles a même été blessée et a fait l’objet d’un arrêt de travail de six jours », précise-t-on du côté de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Ces prostituées reversaient la totalité de leurs gains à leurs maquereaux via un relais, une jeune femme de 22 ans arrêtée vendredi. « On a pu calculer qu’en six mois l’une de prostituées a ramené 40000 € », poursuit la préfecture. L’enquête a également permis d’établir que les proxénètes effectuaient de nombreux allers-retours entre la France et la Roumanie « pour ramener des filles ». Certaines filles étaient également envoyées en Irlande. L’enquête se poursuit pour démanteler l’ensemble du réseau, notamment en Irlande.

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